Jean-Philippe Salabreuil |
Je ne choisis je n'appelle nulle étoile Pour que s'y accroche mon peu de fumée Simplement je m'avise assis près du poêle Que la nuit sur moi demeure indéterminée Pauvre âme de suie sur des grilles d'acier Vingt-deux ans que l'on fait du feu là-dedans Au bout du compte mon Dieu c'en est assez Il faudrait un ramonage maintenant Les volets de chaumière et les vieilles barques Les chaises de l'hospice les tables bues De pluie des jardins leurs clôtures qui s'arquent Boutent au vent jambe en bois y a de l'abus ! Ce n'est pas vraiment que prendre froid je veuille Parce qu'on ne sait rien de ce qui s'ensuit Et que la vie est belle avec l'écureuil Et ses noisettes au chaud dans ce coin-ci Du monde et que si j'ai brûlé toutes choses Dont je parlais plus haut c'est que les cercueils Y étaient aussi compris les croix moroses Les tristes gibets ô deuil et deuil en deuil ! Non ! un clair matin d'hiver blanc je me lève Et je choisis un coq craquant de couleurs Afin qu'il ouvre à cors et cris comme en rêve Les contrevents des métairies de douceur Je délie de leurs chaînes les barques vertes Elles vont sur l'eau qui ne les use plus Jusqu'à des îles de feuillages à perte De souffle s'assembler aux bords bleus reclus Il y a dans l'aulne obscur tables et chaises Peintes en jaune et les barrières d'or fin S'abattent comme elles font dans les kermesses Où l'on danse jusqu'aux berges du matin Le vent tombe au creux du soleil et me laisse Nommer ses couleurs et parfums clair acide Un printemps l'air dissout mille oiseaux humides Passe dans le jour des feuilles les apaise. |
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Jean-Philippe Salabreuil (1940 - 1970) |
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Portrait de Jean-Philippe Salabreuil | |||||||||
Biographie / chronologieJean-Pierre Steinbach est né le 25 mai 1940 à Neuilly-sur-Seine. Etudes au Lycée Jean-Baptiste Say (Baccalauréat en philosophie). Etudes et licence en droit. Prépare une thèse de doctorat sur « Les coutumes africaines ». Bibliographie / OuvresNé le 25 mai 1940 à Neuilly-sur-Seine, Jean-Pierre Steinbach - qui prit le pseudonyme de Jean-Philippe Salabreuil - meurt à Paris le 27 février 1970. Trois recueils de poèmes constituent son ouvre : La Liberté des feuilles (1964) - dont le titre est tiré d'un hémistiche emprunté à René-Guy Cadou - est remarqué par Jean Paulhan et obtient sur manuscrit, grâce à ce dernier, le prix Félix Fénéon en |
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