Jean-Philippe Salabreuil |
L'amour n'est pas rompu. A la fin de la nuit le merle Appelait sur la ville endormie. Et quelle rosée perle Aux toits éblouis du matin ? Ce sont larmes pressées [du cour Des temps aveugles vers ce chant. Mais à présent : [douceur ! Nous écoutons l'oiseau remuer le silence de l'aube Et nous sommes blottis dans la lèpre d'un mur où [tombe Cet appel aimé comme une source sur les morts. Quelle [voix Serait venue plus pure en notre pauvreté sans foi Devant la vie mais éveillée ? Sinon celle rêvée De l'ange qui jamais ne chante sur ce monde ? Et levée Jusqu'aux yeux depuis cette âme nue l'appelante clarté Du rêve et de l'espoir en nous ? Aurore ! Tu n'auras [pas été Si belle en vain puisque le jour va te répondre et te [poursuivre Au ciel à travers la forêt blanche de midi. Les rives De l'esprit désert seront plus proches d'une eau de joie Et ce chant nous a dit qu'il ne faut pas mourir. Là-bas Les arbres sont parés de fleurs sur la prairie. L'ombre [s'avance Avec une infinie douceur de femme entre les tombes et [le sens Apaisant des mots que l'on murmure est : « Amour » ! [0 calme Voix de nos élus dans l'air immuable d'avril ! Ô comme Nous saurons vous reconnaître ici et là qui nous parlez De l'empire éternel et de la délivrance ! Et nous serons [allés Trop loin peut-être en cette paix des bois sous la [lumière ? Mais nous ne serons pas perdus. Nous vous [écouterons. Première Parole du chant de grâce ! Nous traversons le noir [printemps De ces rameaux. Vous êtes le salut. Le merle a tu son [chant. |
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Jean-Philippe Salabreuil (1940 - 1970) |
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Portrait de Jean-Philippe Salabreuil | |||||||||
Biographie / chronologieJean-Pierre Steinbach est né le 25 mai 1940 à Neuilly-sur-Seine. Etudes au Lycée Jean-Baptiste Say (Baccalauréat en philosophie). Etudes et licence en droit. Prépare une thèse de doctorat sur « Les coutumes africaines ». Bibliographie / OuvresNé le 25 mai 1940 à Neuilly-sur-Seine, Jean-Pierre Steinbach - qui prit le pseudonyme de Jean-Philippe Salabreuil - meurt à Paris le 27 février 1970. Trois recueils de poèmes constituent son ouvre : La Liberté des feuilles (1964) - dont le titre est tiré d'un hémistiche emprunté à René-Guy Cadou - est remarqué par Jean Paulhan et obtient sur manuscrit, grâce à ce dernier, le prix Félix Fénéon en |
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