Jean-Pierre Claris de Florian |
Un auteur se plaignait que ses meilleurs écrits Étaient rongés par les souris. Il avait beau changer d'armoire, Avoir tous les pièges à rats, Et de bons chats ; Rien n'y faisait : prose, vers, drame, histoire, Tout était entamé ; les maudites souris Ne respectaient pas plus un héros et sa gloire, Ou le récit d'une victoire, Qu'un petit bouquet à Chloris. Notre homme au désespoir, et, l'on peut bien m'en croire, Pour y mettre un auteur peu de chose suffit, Jette un peu d'arsenic au fond de l'écritoire ; Puis, dans sa colère, il écrit. Comme il le prévoyait, les souris grignotèrent, Et crevèrent. C'est bien fait, direz-vous ; cet auteur eut raison. Je suis loin de le croire : il n'est point de volume Qu'on n'ait mordu, mauvais ou bon ; Et l'on déshonore sa plume En la trempant dans du poison. |
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Jean-Pierre Claris de Florian (1755 - 1794) |
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Portrait de Jean-Pierre Claris de Florian | |||||||||
Biographie / OuvresJean-Pierre Claris de Florian est né à Florian près de Sauve, dans les Cévennes, le 6 mars 1755, perd sa mère très jeune, probablement à l'âge de deux ans. Familier du château de Sceaux et protégé de Voltaire (son oncle). Lauréat de l'Académie, le 6 mars 1788, Florian atteignit le sommet de sa gloire en y entrant , remplaçant le cardinal de Luynes. Banni de Paris pendant |
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