wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Jean-Pierre Claris de Florian



Le cheval et le poulain - Fable


Fable / Poémes d'Jean-Pierre Claris de Florian





Un bon père cheval, veuf, et n'ayant qu'un fils,



L'élevait dans un pâturage



Où les eaux, les fleurs et l'ombrage



Présentaient à la fois tous les biens réunis.



Abusant pour jouir, comme on fait à cet âge,



Le poulain tous les jours se gorgeait de sainfoin,



Se vautrait dans l'herbe fleurie,



Galopait sans objet, se baignait sans envie,



Ou se reposait sans besoin.



Oisif et gras à lard, le jeune solitaire



S'ennuya, se lassa de ne manquer de rien ;



Le dégoût vint bientôt ; il va trouver son père :



Depuis longtemps, dit-il, je ne me sens pas bien ;



Cette herbe est malsaine et me tue,



Ce trèfle est sans saveur, cette onde est corrompue,



L'air qu'on respire ici m'attaque les poumons ;



Bref, je meurs si nous ne partons.



Mon fils, répond le père, il s'agit de ta vie,



À l'instant même il faut partir.



Sitôt dit, sitôt fait, ils quittent leur patrie.



Le jeune voyageur bondissait de plaisir :



Le vieillard, moins joyeux, allait un train plus sage ;



Mais il guidait l'enfant, et le faisait gravir



Sur des monts escarpés, arides, sans herbage,



Où rien ne pouvait le nourrir.



Le soir vint, point de pâturage ;



On s'en passa.
Le lendemain,



Comme l'on commençait à souffrir de la faim,



On prit du bout des dents une ronce sauvage.



On ne galopa plus le reste du voyage ;



À peine, après deux jours, allait-on même au pas.



Jugeant alors la leçon faite,



Le père va reprendre une route secrète



Que son fils ne connaissait pas,



Et le ramène à sa prairie



Au milieu de la nuit.
Dès que notre poulain



Retrouve un peu d'herbe fleurie,



Il se jette dessus : ah !
L'excellent festin !



La bonne herbe !
Dit-il : comme elle est douce et tendre !



Mon père, il ne faut pas s'attendre



Que nous puissions rencontrer mieux ;



Fixons-nous pour jamais dans ces aimables lieux :



Quel pays peut valoir cet asile champêtre ?



Comme il parlait ainsi, le jour vint à paraître :



Le poulain reconnaît le pré qu'il a quitté ;



Il demeure confus.
Le père, avec bonté,



Lui dit : mon cher enfant, retiens cette maxime :



Quiconque jouit trop est bientôt dégoûté,



Il faut au bonheur du régime.



Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Jean-Pierre Claris de Florian
(1755 - 1794)
 
  Jean-Pierre Claris de Florian - Portrait  
 
Portrait de Jean-Pierre Claris de Florian

Biographie / Ouvres

Jean-Pierre Claris de Florian est né à Florian près de Sauve, dans les Cévennes, le 6 mars 1755, perd sa mère très jeune, probablement à l'âge de deux ans.
Familier du château de Sceaux et protégé de Voltaire (son oncle). Lauréat de l'Académie, le 6 mars 1788, Florian atteignit le sommet de sa gloire en y entrant , remplaçant le cardinal de Luynes.
Banni de Paris pendant

mobile-img