Jean-Pierre Claris de Florian |
Sur la corde tendue un jeune voltigeur Apprenait à danser ; et déjà son adresse, Ses tours de force, de souplesse, Faisaient venir maint spectateur. Sur son étroit chemin on le voit qui s'avance, Le balancier en main, l'air libre, le corps droit, Hardi, léger autant qu'adroit ; Il s'élève, descend, va, vient, plus haut s'élance, Retombe, remonte en cadence, Et, semblable à certains oiseaux Qui rasent en volant la surface des eaux, Son pied touche, sans qu'on le voie, À la corde qui plie et dans l'air le renvoie. Notre jeune danseur, tout fier de son talent, Dit un jour : à quoi bon ce balancier pesant Qui me fatigue et m'embarrasse ? Si je dansais sans lui, j'aurais bien plus de grâce, De force et de légèreté. Aussitôt fait que dit. Le balancier jeté, Notre étourdi chancelle, étend les bras, et tombe. Il se cassa le nez, et tout le monde en rit. Jeunes gens, jeunes gens, ne vous a-t-on pas dit Que sans règle et sans frein tôt ou tard on succombe ? La vertu, la raison, les lois, l'autorité, Dans vos désirs fougueux vous causent quelque peine ; C'est le balancier qui vous gêne, Mais qui fait votre sûreté. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jean-Pierre Claris de Florian (1755 - 1794) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jean-Pierre Claris de Florian | |||||||||
Biographie / OuvresJean-Pierre Claris de Florian est né à Florian près de Sauve, dans les Cévennes, le 6 mars 1755, perd sa mère très jeune, probablement à l'âge de deux ans. Familier du château de Sceaux et protégé de Voltaire (son oncle). Lauréat de l'Académie, le 6 mars 1788, Florian atteignit le sommet de sa gloire en y entrant , remplaçant le cardinal de Luynes. Banni de Paris pendant |
|||||||||