Jules Supervielle |
Ses parents, français, se sont expatriés en Uruguay pour fonder une banque. De retour en France pour des vacances, l'année même de la naissance de Jules, il meurent tous les deux : il devait y avoir quelque chose dans l'eau du robinet. C'est son oncle et sa tante qui l'élèvent et qui s'occupent de la banque en Uruguay. Ce n'est qu'à l'âge de 9 ans qu'il apprend qu'il est adopté. En 1894, retour en France pour ses études. Baccalauréat, service militaire (mauvais souvenirs). Il se marie en 1907 ; il aura six enfants avec sa femme, Pilar Saavedra. Il publie des poèmes : Comme un voilier (1910). Il passe la Première guerre mondiale dans l'intendance. Une fois en France, le jeune Supervielle - qui parlait le français, l'anglais, l'espagnol et le portugais - découvrit les poètes du dix-neuvième siècle comme Alfred de Vigny, Leconte de Lisle ou Victor Hugo. C'est ainsi que ses premiers poèmes furent d'inspiration clairement parnassienne. Après avoir effectué son service militaire, il décrocha une licence d'espagnol à la Sorbonne et revint en Uruguay. Il s'y maria l'année suivante avec Pilar Saavedra. Son amour pour Pilar lui inspira le recueil « Comme des voiliers » (1910). Il retourna à Paris par la suite, mais continua à faire des fréquents voyages en Amérique Latine. Il publia « Poèmes : voyage en soi, paysages, les poèmes de l'humour triste, le goyavier authentique » en 1919. Dédiés à sa mère, ces poèmes créent des images de paysages terrestres et maritimes, d'arbres, de plaine et de montagnes vus à travers les yeux du poète-voyageur. Il trouvera cependant sa vraie voix poétique avec « Débarcadères » (1922). Désormais bien installé dans le milieu littéraire parisien, il devint l'ami de Paul Valéry et de Henri Michaux, publia les recueils qui, dans la lignée de « Débarcadères », continrent ses meilleurs poèmes : « Gravitations » (1925), « Le forçat innocent » (1930) et « Les amis inconnus » (1934). Dans le même temps, il écrivit également de la prose, avec « L'homme de la pampa » (1923), roman d'une extrême inventivité, « Le voleur d'enfants » (1926) et « Le survivant » (1928). Supervielle était en Uruguay lorsque la seconde guerre mondiale éclata, et il vécut très mal cet exil. Son amour de la France et sa santé défaillante l'inspireront pour écrire le recueil intitulé « Poèmes » (1945). En 1946, il revint à Paris en tant qu'attaché culturel honoraire uruguayen. Son ultime recueil, « Le corps tragique » fut publié en 1959, et il meurt l'année suivante. Il continue à publier, sans soucis matériels, car il touche des rentes (la banque familiale marche bien) : Poèmes de l'humour triste (1919), Débarcadères (1922). mais également des livres en prose : L'Homme de la Pampa (1923), Le Voleur d'Enfants (1926, adapté avec succès au théâtre en 1949), recueils de nouvelles (L'Enfant de la haute mer, 1931). Il est en Uruguay lorsque la Seconde guerre mondiale est déclarée. La guerre finie, il ne touche plus de rente, la banque familiale ayant fait de mauvaises affaires. Comme il a la double nationalité, le gouvernement uruguayen le nomme attaché culturel honoraire à l'ambassade de Paris. Il meurt en 1960. ouvres Tous ces recueils sont disponibles dans la collection : Bibliothèque de la Pléiade, aux éditions Gallimard, Paris, 1996. J'ai précisé la date des premières éditions quand il y en avait. Débarcadères, Paris, Gallimard, 1922 et 1956, suivi de Gravitations, 1925 Le Forçat innocent, Paris, Gallimard, 1930, suivi des Amis inconnus, 1934. La Fable du monde, Paris, Gallimard, 1938, suivi d'Oublieuse mémoire, 1949. 1939-1945, Bibliothèque de la Pléiade, 1946 et 1996, p. 405-469. A la nuit, Bibliothèque de la Pléiade, 1947, puis 1956 et 1996, p. 471-481. Naissances, suivi de En songeant à un art poétique, Bibliothèque de la Pléiade, 1951 et 1996, p. 539-567. L'Escalier, Bibliothèque de la Pléiade, 1956 et 1996, p. 569-589. Le Corps tragique, Bibliothèque de la Pléiade, 1959 et 1996, p. 591-654. nouvelles L'Enfant de la haute mer, Paris, Gallimard, 1931. L'Arche de Noé, Paris, Gallimard, 1938. Les B.B.V., Paris, éditions de Minuit, coll. Nouvelles originales, n° 7, 1949. Premiers pas de l'univers, Paris, Gallimard, 1950. romans L'Homme de la pampa, Paris, Gallimard, 1923 et 1951. Le Voleur d'enfants, Paris, Gallimard, 1926. Le Survivant, Paris, Gallimard, 1928. Le Jeune Homme du dimanche et des autres jours, Paris, Gallimard, 1952 et 1955. théâtre La Belle au bois, Paris, Gallimard, 1932 et 1947. Bolivar, Paris, Gallimard, 1936 et 1955. Robinson, Paris, Gallimard, 1948. Shéhérazade, Paris, Gallimard, 1949. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jules Supervielle (1884 - 1960) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jules Supervielle | |||||||||
Biographie / OuvresSes parents, français, se sont expatriés en Uruguay pour fonder une banque. De retour en France pour des vacances, l'année même de la naissance de Jules, il meurent tous les deux : il devait y avoir quelque chose dans l'eau du robinet. C'est son oncle et sa tante qui l'élèvent et qui s'occupent de la banque en Uruguay. Ce n'est qu'à l'âge de 9 ans qu'il apprend qu'il est adopté. ChronologieDe 1880 à 1883 : Bernard, oncle du poète, fonde en Uruguay une banque avec sa femme Marie-Anne. Cette entreprise devient rapidement familiale : Bernard demande à son frère Jules, père du poète, de venir le rejoindre en Uruguay. Jules fait du trio un parfait quatuor en épousant sa propre belle-soeur, Marie, soeur de Marie-Anne et mère du poète. |
|||||||||