Louise Labé |
Avventurosi fiori, Che cosi dolce seno, Che cosi care chiome in guardia haveste ; Benedetto il sereno Aër' dove nascete; E' que' mille colori Di cui natura in voi vaga si piacque : Ben' fù dolce destino Il vostro, e' quel' mattino Che si felice al morir' vostro nacque : Vinchino hor' vostri odori Gli odorosi Sabei, gli Arabi honori. Dolce Luisa mia Che tanto bella sete Quanto esser' vi voleté : E corne il core Havete sculto amore, e cortesia: Tal' ne gli occhi di lor' si scorge traccia; Da queste dolci braccia, Da questi ardenti baci, anima bella, Morte sola mi svella Ne unqua mai fra noi maggior' si sia Paura e' gelosia. Altra luce non veggio; Altro sole, aima bella, Fuor' che i vostri occhi santi Non hô : e' questi hor' chieggic Sol' per mia guida e' Stella Sempre corne hor' sereni. A voi beati amanti Altra invidia, altro zelo Non havrô mai, se il cielo Vuol' che io mia vita meni In cosi fatta guisa A i dolci raggi lor' dolce Luisa. Fleurs fortunées qui avez su garder un sein si doux et des cheveux si chers, bienheureuse est la sérénité de l'air où vous êtes nées ! et bienheureuses ces mille couleurs où la Belle Nature trouva en vous son bonheur! Douce a été la Destinée, et douce cette matinée qui eut la chance de naître alors que vous mouriez ! Puissent donc maintenant vos senteurs l'emporter sur celles de Saba, l'Arabie réputée! Douce Louise, ma bien-aimée, qui êtes aussi belle que vous le voulez, vous avez l'amour et l'honnêteté dans le cour sculptés : car dans vos yeux on en voit bien la trace. De vos bras qui si doucement m'enlassent, de vos baisers, belle âme, si ardents, seule la Mort m'enlèvera vraiment pour que jamais il n'y ait entre nous, amie, une plus forte peur et plus de jalousie ! Je ne vois d'autre clarté; je n'ai d'autre soleil, belle âme, que vos yeux si sacrés. Maintenant ce sont eux que je réclame comme seul guide et comme seule étoile, toujours, comme aujourd'hui, sans voile. Car envers vous, heureux amants, je n'aurai jamais d'autre empressement ni d'autre envie, si le Ciel veut que je mène ma vie de la seule façon requise : aux doux rayons de vos yeux, douce Louise. |
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Louise Labé (1524 - 1566) |
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Portrait de Louise Labé | |||||||||
Biographie / chronologiePierre Charly, apprenti cordier (peut-être d'origine italienne), né aux alentours de 1470, illettré au point de ne pas savoir signer, épouse Guillermette Decuchermois, sans doute âgée ; celle-ci est veuve depuis 1489 de Jacques Humbert, dit Labé (ou L'Abbé [forme la plus ancienne], l'Abé, Labbé, Labbyt), cordier installé rue de l'Arbre sec. Pierre reprend le surnom de Labé, qui est attaché au fond BibliographieLouise Labé (ou Labbé) est née à Lyon vers l'année 1524. Son père, Pierre Charly, était un cordelier de la ville. Elle tirera son surnom, la belle cordelière, de son père aussi bien que de son futur époux, Ennemont Perrin, qui exercera la même activité. |
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