Louise Labé |
Louise Labé (ou Labbé) est née à Lyon vers l'année 1524. Son père, Pierre Charly, était un cordelier de la ville. Elle tirera son surnom, la belle cordelière, de son père aussi bien que de son futur époux, Ennemont Perrin, qui exercera la même activité. Le père fit donner à sa fille la meilleure éducation possible : elle apprit le grec, le latin, l'espagnol et l'italien, ainsi que l'équitation et les exercices militaires. Elle pratiquait également la musique, l'escrime et la chasse. Avant même d'avoir seize ans, elle aurait rejoint l'armée du jeune dauphin (futur Henri II) à Perpignan et s'y serait illustré sous le nom de capitaine Loys. En 1543, elle épousa Enemmont Perrin, un riche cordelier qui lui permit de se consacrer entièrement à ses activités littéraires. Sa maison près de Lyon, cité qui était un carrefour culturel important à l'époque devint un lieu de réunion de gens de lettres et d'illustres personnalités. Parmi ceux qui fréquentèrent son salon, on retrouve Maurice Scève ainsi que des poètes qui seront plus tard membres du groupe de La Pléiade comme Jacques Peletier du Mans et Jean-Antoine de Baïf. Le charme et le talent de la belle cordelière qui dirigeait ces rencontres provoquèrent alors des jalousies et des scandales dans la société lyonnaise. Les écrits de Louise Labé, trop voluptueux ou trop satiriques, renforcèrent ces attaques et les appels à leur censure. Louise Labé publia elle-même l'ensemble de ses écrits en 1555 dans un unique volume intitulé « Oeuvres » (Evvres de louize Labé, lionnoise). Il est composé d'un texte en prose, « Débat de folie et d'amour » qui est sans doute son texte le plus important, de trois élégies, de vingt-trois sonnets en français et d'un sonnet en italien. Ces sonnets, poèmes d'amour passionné d'inspiration pétrarquienne et ovidienne, remarquables de maîtrise technique et d'intensité émotionnelle, seront ses oeuvres les plus connues. Ouvres Les recueils des ouvres de Louise Labé ont été imprimés à Lyon par Jean de Tournes en 1555, in-12, et en 1556, in-16 [lire en ligne]. La troisième édition est celle de Lyon, 1762, petit in-8, ornée d'une Vie de Louise Labé, et d'un portrait. Ouvres complètes, Édition critique et commentée par Enzo Giudici, Genève, Droz, T.L.F., 1981, 256 p. Ouvres complètes, François Rigolot (éd.), Paris, GF, 2004. Le Débat de Folie et d'Amour, Eliane Viennot (éd.), in A. Evain, P. Gethner, H. Goldwyn (dir.), Théâtre de femmes de l'Ancien Régime, vol. 1, XVIe siècle, Saint-Etienne, Publications de l'Université, 2006 [orth. et ponctuation modernisées, format poche]. Louise Labé - Ouvres complètes, édition critique et commentée par Enzo Giudici - Genève : Droz, 1981. Georges Tricou, Louise Labé et sa famille, Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, V, 1944. Mireille Huchon, Louise Labé. Une créature de papier, Droz, 2006. Les Ouvres complètes de Louise Labé, Cahiers Textuel, n°28, 2005. Madeleine Lazard, Louise Labé Lyonnaise, Paris, Fayard, 2004. Louise Labé 2005, études réunies par Béatrice Alonso et Eliane Viennot, Saint-Etienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, 2004. Daniel Martin, Isabelle Garnier-Mathez, Louise Labé. Débat de Folie et d'Amour, Élégies, Sonnets, Neuilly, Atlande, 2004. Daniel Martin, Signe(s) d'amante. L'agencement des Evvres de Louïze Labé Lionnoize, Paris, Champion, 1999. Daniel Martin, « Louise Labé est-elle une créature de papier? », Réforme Humanisme Renaissance, n°63, p. 7-37, déc 2006. François Rigolot, Louise Labé Lyonnaise ou la Renaissance au féminin, Paris, Champion, 1997. Louise Labé. Les voix du lyrisme, textes réunis par Guy Demerson, Saint-Étienne et Paris, Publications de l'Université de Saint-Étienne-CNRS, 1990 Karine Berriot, Louise Labé. La Belle Rebelle et le François nouveau, Paris, Seuil, 1985. François Pédron, Louise Labé : La femme d'amour, Fayard, 1984. Enzo Giudici, Louise Labé, Paris, Nizet, 1981. (it) Enzo Giudici, Louise Labé et l'École Lyonnaise, avant-propos de Jean Tricou, Naples, Liguori Editore, 1964. Poètes du XVIe siècle, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions NRF, Gallimard, 1969. Jad Hatem, Shakespeare et Louise Labé. La poésie de l'extase amoureuse, Paris, Orizon, 2008. François Solesmes, « Louise Labé, "créature de papier" ? », compte rendu critique de l'ouvrage de Mireille Huchon, SIEFAR, déc. 2007. PRINCIPALES ÉDITIONS MODERNES 1. Evvres de Lovize Labé Lionnoize, éditées par N. F. Cochard et Breghot du Lut, Lyon, Durant & Per-rin, 1824. 2. Ouvres de Louise Labé, éditées par Prosper Blan-chemain, Paris, Librairie des Bibliophiles, 1875. 3. Ouvres de Louise Labé, éditées par Charles Boy, Paris, A. Lemerre, 1887, 2 tomes. Réimprimées par Slatkine, 1968. 4. Ouvres complètes de Louise Labé, édition critique et commentée par Enzo Giudici, Genève, Droz, 1981 (Textes littéraires français, n 292). PRINCIPAUX OUVRAGES À CONSULTER : 1. N. Z. DAVIS, Society and Culture in Early Modem France. Stanford University Press, 1975. Traduction française : Les Cultures du peuple. Savoirs, rituels et résistances au XVIe siècle. Paris, Aubier-Montaigne, 1980. 2. L. K. DONALDSON-EVANS. Love s Fatal Glance. A Study o/Eye Imagery in the Poets ofthe Ecole Lyonnaise. University, Mississippi, 1980 (Romance Mo-nographs, n° 39). 3. E. GIUDICI, Louise Labé e l'-Ecole Lyonnaise-. Studi e ricerche con documenti inediti. Avant-propos de Jean Tricou. Naples, Liguori, 1964. Et: Louise Labé, Paris, Nizet, 1981. 4. G. S. HANISCH. Love Elégies of the Renaissance: Marot, Louise Labé and Ronsard, Stanford French & Italian Studies, 1979. 5. G. GUILLOT, Louise Labé. Paris, Seghers, 1962 (<. Écrivains dhier et d'aujourd'hui »). 6. L. E. Harvey, The Aesthetics of the Renaissance Love Sonnet. An Essay on the Art ofthe Sonnet in the Poetry of Louise Labé. Genève, Droz, 1962 [Travaux d'Humanisme et Renaissance). 7. A. LORIAN, Tendances stylistiques de la prose narrative française du XVIe siècle. Paris, Klincksieck, 1973. 8. D. O'CONNOR, Louise Labé : sa vie et son ouvre. Paris, Les Presses françaises, 1926. 9. E. SCHULZE-WlTZENRATH, Die Originalitàt der Louise Labé. Studien zum weiblichen Petrarkismus [Beihefte zu Poetica, Heft 8|. Munich. Fink, 1974. 10. Ch. SlTONA, Le sens qui résonne. Analyse du sonnet français à travers l'ouvre de L.L. Ravenne, Longo, 1984. 11. F. ZAMARON, Louise Labé, Dame de franchise. Paris, Nizet, 1968. 12. I. ZlNGUER, Misères et grandeur de la femme au XVIe siècle. Genève, Slatkine, 1982. Travaux critiques spécialisés (choix d'articles et de thèses) : 1. M. J. BAKER, «The Sonnets of L. L. : A Reapprai-sal», Neophilologus, LX, 1, janvier 1976, 20-30. 2. A. CHAN, <. Petrarchism and Neoplatonism in L. L.'s Concept of Happiness», Australian Journal of French Studies, septembre-décembre 1977, 213-232. 3. G. JONDORF, «Petrarchan Variations in Pernette du Guillet and L. L., Modem Language Review, LXXI, 4, octobre 1976, 766-778. 4. A. R. Jones, «Assimilation with a Différence: Renaissance Women Poets and Literary Influence», Yale French Studies, LXII, automne 1981, 135-153. 5. K. KUP1SZ, « L'Épître dédicatoire de L. L. à Mlle de Bourges », Le Lingue straniere, XIII, 1964, 17-28. K. KUPISZ, «L. L. en Pologne», Cahiers d'Histoire, Universités de Clermont. Grenoble et Lyon, XI, 1966, 369-383. 6. M.-R. LOGAN, .< La Portée théorique du Débat de Folie et d'Amour de L. L. », Saggi e ricerche di letteraturafrancese, XVI, 1977, 9-25. 7. J. C. NASH, «L. L. and Learned Levity », Romance Notes, XXI, 2, 1980, 1-7. J. C. Nash, «'Ne veuillez point condamner ma simplesse' : L. L. and Literary Simplicity », Res Pu-blica Litterarum, III. 1980, 91-100. 8. B. L. NlCHOLAS, «The Uses of the Sonnet: L. L. and Du Bellay», French Literature and its Back-ground, vol. I: The XVIth century, édité par John Cruickshank, Londres, Oxford Univ. Press, 1968, 98-116. 9. S. PETREY, «The Character of the Speaker in the Poetry of L. L.», The French Review, XLIII, 4, mars'l970, 588-596. 10. Sh. M. POLINER, «Signes d'amante and the Dispos-sessed Lover: L.L.'s Poetics of Inheritance», Bibliothèque dHumanisme et Renaissance, XLVI, 2, 1984, 323-342. 11. F. RlGOLOT, « Quel genre d'amour pour Louise Labé?» Poétique, 55, septembre 1983, 303-317. F. RlGOLOT, « Louise Labé et la redécouverte de Sappho», Nouvelle Revue du XVI' siècle, 1, 1983. F. RlGOLOT, « Signature et signification : les baisers de L. L. .>, Romanic Review, LXXV, l,janv. 1984, 10-24. 12. N. Ruwet, «L'Analyse structurale de la poésie» et «Un sonnet de L. L.», Langage, Musique, Poésie, Paris, Éditions du Seuil, 1972, 151-175 et 176-199. 13. Ch. A. Sainte-Beuve, «La Belle Cordière, L. L. », Revue des Deux Mondes, 15 mars 1845 [Portraits contemporains, Paris, Didier, 1855, tome III, 156-184]. Ch. A. Sainte-Beuve, « Ouvres de L. L., La Belle Cordière», Le Constitutionnel, 23 février 1863 [Nouveaux Lundis, Paris, M. Lévy, 1872, tome IV, 289-317]. 14. A.-M. SCHMIDT, «Les poètes lyonnais du XVI- siècle», L'Information littéraire, III, mai-juin 1952 [Études sur le XVIe siècle. Paris, A. Michel, 1967. 173-194]. A.-M. SCHMIDT, «Louise Labé», Poètes du XVI siècle, Paris, Gallimard, 1953, 271-272 [Bibliothèque de la Pléiade]. 15. Ch. Sibona, «Analyse sémiotique d'un texte de L. L. », Regards sur la sémiologie contemporaine, Université de Saint-Étienne, 1978, 151-157 [Travaux, XXI]. 16. S. C. SlGAL, «Le Platonisme et le sensualisme dans l'ouvre de L. L. », Dissertation Abstracts, vol. 36, 8, 1976 [Thèse, Tulane University, 1975], 5341-5342A. 17. G. TRICOU, «L. L. et sa famille», Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, V, 1944, 60-104. 18. K. Varty, «L. L.'s Theory of Transformation», French Studies, XII, 1, janvier 1958, 5-13. K. Varty, «The Life and Legend of L. L.», Not-tingham Médiéval Studies, III, 1959, 78-108. 19. Ch. L. WOODS, «The Three Faces of L. L.», Dissertation Abstracts, vol. 38, 5, 1977 [Thèse, Syracuse University, 1976], 2836-2837A. |
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Louise Labé (1524 - 1566) |
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Portrait de Louise Labé | |||||||||
Biographie / chronologiePierre Charly, apprenti cordier (peut-être d'origine italienne), né aux alentours de 1470, illettré au point de ne pas savoir signer, épouse Guillermette Decuchermois, sans doute âgée ; celle-ci est veuve depuis 1489 de Jacques Humbert, dit Labé (ou L'Abbé [forme la plus ancienne], l'Abé, Labbé, Labbyt), cordier installé rue de l'Arbre sec. Pierre reprend le surnom de Labé, qui est attaché au fond BibliographieLouise Labé (ou Labbé) est née à Lyon vers l'année 1524. Son père, Pierre Charly, était un cordelier de la ville. Elle tirera son surnom, la belle cordelière, de son père aussi bien que de son futur époux, Ennemont Perrin, qui exercera la même activité. |
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