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Les chroniques, du latin au français et du vers à la prose


Poésie / Poémes d'Marie de France





Les débuts de l'histoire en langue vulgaire



Pendant la plus grande partie du Moyen Age, l'histoire s'écrit normalement en latin. Le moment qui marque symboliquement le mieux son passage à la langue vulgaire est sans doute celui

- tardif où l'histoire des rois de France écrite à Saint-Denis (Grandes chroniques de FrancE) est dans un premier temps traduite en français (1274-1350), puis poursuivie directement dans cette langue. Mais on a vu aussi que l'écriture de l'histoire et celle du roman se sont trouvées imbriquées dès la naissance du roman en un système complexe. Peu après, alors que le roman dérive vers la fiction, apparaissent des chroniques françaises, où l'on voit, mais de façon un peu artificielle, les débuts de l'histoire en langue française.



L'attention portée à l'histoire et le souci d'écrire l'histoire sont une des marques significatives du renouveau intellectuel de l'époque carolingienne. Ils répondent à des motifs à la fois immédiats et fondamentaux, politiques et spéculatifs. Charle-magne fait écrire les annales de son règne pour servir sa gloire. En même temps la réflexion sur les voies de Dieu et l'histoire du salut invite à un effort pour embrasser l'histoire de l'humanité tout entière. Suivant un exemple qui remonte à l'époque patris-tique, on tente de façon répétée d'établir des chronologies universelles qui opèrent la synthèse de l'histoire biblique et de celle de l'Antiquité païenne. Annales, chroniques et histoire sont des genres distincts, correspondant à des degrés croissant de recul par rapport aux événements et d'élaboration intellectuelle et littéraire. L'historien carolingien est un homme de cabinet, réunissant

- parfois trafiquant ou forgeant - une documentation, choisissant une forme d'écriture, s'essayant à imiter les modèles antiques, réfléchissant sur les voies de Dieu et les actions des hommes. Ce type d'histoire perdure tout au long du Moyen Age, infléchi cependant par l'apparition d'une histoire nationale, dont les préoccupations se substituent à celles de l'histoire universelle. C'est le souci d'écrire cette histoire, c'est l'effort pour mettre en lumière des origines « nationales », bien que le mot soit à cette date encore impropre, qui sous-tendent la rédaction des premiers romans français. Etablir une continuité des Troyens aux Planta-genêts, c'était répliquer à la légende de l'origine troyenne des Francs (descendants de FrancuS), accréditée depuis Frédcgaire et dont les rois de France pouvaient s'enorgueillir.



Mais au XIIe siècle commence à s'écrire en français une histoire plus récente, qui se coule dans les nouvelles formes poétiques vernaculaircs. Celle de la chanson de geste pour Jordan Fantosme, qui raconte, dans une versification à vrai dire bien particulière, la campagne d'Henri II Plantagenêt contre les Ecossais en 1173, mais surtout pour le cycle de la croisade et, au début du XIIIe siècle, pour la Chanson de la croisade albigeoise en langue d'oc, qui déclare elle-même être faite sur le modèle de la Chanson d'Antwche. Celle du roman pour l'Histoire de la guerre sainte, c'est-à-dire de la troisième croisade, écrite avant 1195 par Ambroise de Normandie, jongleur au service de Richard Cour de Lion. Jusqu'à la fin du Moyen Age, il s'écrira des chroniques rimées, relatant des événements particuliers ou célébrant de grands personnages. Au début du Xlir siècle, l'Histoire de Guillaume le Maréchal est écrite à la manière d'un roman ; à la fin du XIVe siècle, celle de Bertrand du Gucsclin, par Cuvclier, à la manière d'une chanson de geste. Plus ambitieuse - ambitieuse comme peut l'être le travail solitaire d'un amateur , la chronique de Philippe Mousket va de la guerre de Troie à l'année 1243, en utilisant abondamment les sources épiques et romanesques.



Premières chroniques en prose française



Cependant la prose, qui est en latin la forme de l'histoire, le devient en français dès le début du Xlir siècle, au moment même où la matière du Graal inaugure le roman en prose. A la limite de la matière épique et de l'histoire, Nicolas de Senlis reçoit en 1202 de la comtesse Yolande de Saint-Pol la commande d'une adaptation de la Chronique du Pseudo-Turpin en prose française. Le point est explicitement stipulé : la comtesse, écrit Nicolas, « me prie que je mette (ce livrE) de latin en roman sans rime ». Mais ceux dans lesquels on voit les véritables pères de l'histoire en français, ceux que l'on nomme les premiers chroniqueurs français sont en réalité des mémorialistes. Ils ont en commun de n'être pas des écrivains de profession. Ils relatent des événements auxquels ils ont été personnellement mêlés, dont ils ont été plus que les témoins, les acteurs, et parfois des acteurs importants. Ils ont été poussés à en écrire ou à en dicter le récit à cause de la vive impression qu'ils en ont gardée ou plus souvent pour des raisons personnelles liées au rôle qu'ils y ont joué. C'est déjà le cas, au début du XIIe siècle, pour l'ouvrage connu sous le nom d'Histoire anonyme de la première croisade, écrit en latin, certes, par le clerc qui l'a noté, mais certainement dicté par un chevalier, un croisé, qui ne connaissait que la langue vulgaire. Un siècle plus tard, l'ouvre de ses successeurs est conservée en prose française. En prose plutôt qu'en vers, peut-être parce que ce sont des amateurs. Mais cinquante ans auparavant, nul n'aurait eu l'idée d'écrire en prose française. Que les chroniqueurs aient recours à cette forme nouvelle produira plus tard un choc en retour considérable sur le développement de la prose et sur celui du roman.



Ces chroniqueurs sont d'abord ceux de la quatrième croisade (1202-1204). Cette croisade, on le sait, s'est laissé dévier de son objectif initial, le secours des établissements latins d'Orient et la reconquête de Jérusalem. Sous la pression des Vénitiens, qui avaient fourni la flotte et étaient les créanciers des croisés, ceux-ci s'emparèrent d'abord de la ville chrétienne de Zara, sur la côte est de l'Adriatique, s'attirant l'excommunication pontificale. Puis, entrant dans les querelles familiales des empereurs byzantins, ils prirent Constantinople et s'y établirent, élisant comme empereur l'un des leurs, le comte Baudouin de Flandres. L'Empire latin de Constantinople se maintiendra jusqu'à la reconquête de la ville par Michel Paléologue en 1261 et survivra encore quelques décennies sous la forme d'une principauté de Morée (PéloponnèsE). De la quatrième croisade, nous avons deux récits en prose française, celui de Robert de Clari et celui de Geoffroy de Villehardouin.



Robert de Clari



Robert de Clari, acteur modeste sans être dupe, était un petit chevalier picard, un tout petit chevalier, possesseur d'un fief de six hectares. Son point de vue est celui des sans-grade, qui ne sont pas dans le secret des chefs de l'expédition, qui ne connaissent leurs plans et leurs projets que par la rumeur, qui doivent suivre le mouvement sans trop savoir où on les mène, mais qui n'en pensent pas moins et jugent sévèrement la cupidité des grands seigneurs et l'abus qu'ils font de leur pouvoir pour se réserver le meilleur du butin. Frappé par la splendeur de Constantinople et de ses monuments, il les décrit avec une précision assez rare dans les récits de voyage de ce temps. Il ne parle pratiquement jamais de lui-même, et ne se nomme guère que dans la dernière phrase de sa chronique, pour témoigner de la vérité de son récit, mais il ne ménage pas son admiration à d'autres, son suzerain Pierre d'Amiens ou son propre frère, le clerc Aleaume de Clari.



Geoffroy de Villehardouin



Geoffroy de Villehardouin est à tous égards bien différent. Né vers 1150 au château de Villehardouin, près de Troycs, il est dès 1185 maréchal de Champagne, c'est-à-dire l'un des principaux officiers de la cour comtale. Il se croise en même temps que le comte Thibaud III, lors du tournoi d'Ecry, le 28 novembre 1199. Il dirige les négociations avec les Vénitiens pour le transport de l'armée. Pendant toute l'expédition, il joue un rôle important et devient maréchal de Romanie (l'Empire latin de ConstantinoplE). C'est un proche du chef des croisés, le marquis Boniface de Montferrat, qui a ses faveurs dans la rivalité qui l'oppose à Baudouin de Flandres. Son récit s'arrête d'ailleurs brusquement à la mort du marquis en 1207. Villehardouin écrit avec une sobre clarté qui révèle un esprit vigoureux et lucide. Mais, sous une affectation d'impartialité et de froideur laconique, il est constamment soucieux de justifier des décisions politiques et militaires où il porte une part de responsabilité. Une nuance, une restriction, un qualificatif placés à bon escient, un récit très construit où les juxtapositions, les mises en parallèle, les échos invitent discrètement à des comparaisons, voilà qui lui suffit pour orienter efficacement le jugement du lecteur, confiant dans sa neutralité ostentatoire.



Philippe de Novare



Un peu plus tard, vers 1252, le juriste Philippe de Novare (ca 1195 - après 1265), gentilhomme d'origine lombarde, vassal des seigneurs de Beyrouth, Jean Ier, puis Balian III d'Ibelin, écrit lui aussi ses « Mémoires ». De cette ouvre, seule a survécu la partie qui a été insérée dans la compilation historique connue sous le nom de Geste des Chiprois. rédigée vers 1320 par Gérard de Montréal, qui prend place dans le vaste ensemble des chroniques du royaume latin de Jérusalem, en latin (Guillaume de TyR) et en français [Livre d'Eracles de Bernard le Trésorier, incorporant le récit plus ancien d'ErnouL).



La partie de l'ouvrage de Philippe de Novare ainsi sauvée concerne les années 1218 à 1243. Elle est consacrée au récit des troubles qui ont marqué à Chypre la minorité du roi Henri I" de Lusignan et à la guerre contre l'empereur Frédéric II à laquelle Philippe a pris part aux côtés des Ibelin. Comme Villehardouin, mais avec un tempérament bien différent, plus fougueux et plus allègre, Philippe cherche dans ces pages à justifier ses choix et son action politiques. Il ne répugne nullement à se mettre en scène, il cite complaisamment les poèmes satiriques qu'il a composés impromptu, dans le feu de l'action, entre autres une « nouvelle branche » du Roman de Renart. Aussi bien, prise dans son ensemble, son ouvre était organisée, d'après ce qu'il en dira lui-même vers 1265 dans le prologue de son traité moral sur les Quatre tenz d'aage d'orne, comme une sorte de construction autobiographique où le récit de sa vie était mêlé à celui des événements de son temps et entrecoupé de poèmes amoureux, politiques et religieux, correspondant aux préoccupations de sa jeunesse, de son âge mûr et de sa vieillesse. L'auteur mettait ainsi sa propre vie au cour de son entreprise. C'est elle qui donnait son unité à un livre dont le sommaire ne paraît disparate que parce que ses étapes et ses tournants déterminent la variété de l'écriture et s'y reflètent. C'est sa durée qui définit le temps du récit, tandis que les passions qui l'ont agitée ordonnent sa matière.



Jean de Joinville



Au début du XIV siècle - mais il a vécu si vieux et écrit si tard ! -, Jean de Joinville transforme lui aussi en autobiographie ce qui devait être un recueil de souvenirs sur Saint Louis destinés à justifier sa canonisation. Né en 1225, sénéchal de Champagne à titre héréditaire, Joinville voit pour la première fois le roi Louis IX, de dix ans son aîné, lors d'une cour plénière à Saumur en 1241. Il l'accompagne à la croisade de 1248 et partage sa captivité. Après leur libération, il insiste en juin 1250 pour que le roi reste en Terre sainte pour travailler à la délivrance de tous les autres prisonniers. Rentré en France avec le roi en juillet 1254, il refuse de se croiser une seconde fois en 1267 et ne participe pas à l'expédition de Tunis où le roi trouve la mort en 1270. Sa déposition, en 1282, contribuera à la canonisation de Saint Louis. Encore actif sous le règne de Philippe le Bel et de ses fils, il meurt le 24 décembre 1317, à quatre-vingt-douze ans. En 1272, il avait écrit un récit de la croisade à laquelle il avait participé. Quand la reine Jeanne de Navarre, épouse de Philippe le Bel, lui demanda de composer un « livre des saintes paroles et des bons faits » de Saint Louis, il reprit ce récit et l'amplifia d'anecdotes édifiantes tirées de la vie du saint roi. L'ouvrage, achevé en 1309, après la mort de la reine Jeanne, est dédié au futur Louis X le Hutin. H constitue, bien entendu, un témoignage de premier ordre sur Saint Louis, mais plus encore sur son auteur lui-même. Joinville a aimé Saint Louis avec une passion qui s'exprime ou qui se trahit à chaque page, à travers les anecdotes, les propos, les rêves qu'il relate. Parlant du roi, il ne parle que de lui. Il se met en scène avec complaisance et est fort habile à éveiller l'émotion sans avoir l'air d'y toucher. Son ouvre révèle de façon saisissante sa propre sensibilité et celle de son temps. Ecrite avec vivacité et avec une affectation de simplicité très efficace, elle est en outre d'une lecture délicieuse.



De l'un à l'autre de ces auteurs - Clari et Villchardouin, Philippe de Novare, Joinville -, l'attention prêtée à soi-même et la mise en scène du moi sont de plus en plus importantes. De tels « chroniqueurs » entraînent le genre qu'ils illustrent de plus en plus loin de récriture de l'histoire.



Pèlerins et voyageurs



Une autre forme de témoignage, à la fois personnel et général, est constituée par les récits des voyageurs, et particulièrement des pèlerins. Il s'agit pour ces dentiers soit de raconter leur propre voyage, soit de fournir un itinéraire et une sorte de guide à l'usage de leurs successeurs, soit de combiner les deux. Ce type d'ouvrage remonte à l'époque patristique, comme le montre celui de la nonne Egérie. Le célèbre Guide du pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle, écrit au XIIe siècle en latin par un auteur originaire de France, fait suite dans le Liber sancti Jacobi à la chronique du Pseudo-Turpin et est ainsi associé à l'univers épique. Ce sont surtout les itinéraires de Terre sainte que l'on trouve en grand nombre pendant tout le Moyen Age, en latin mais bientôt aussi en langue vulgaire. Ils apparaissent dès l'époque carolingienne. En français, le plus ancien est aussi l'un des premiers textes en prose d'une certaine étendue ; c'est une description de Jérusalem et des lieux saints intéressante par sa précision, connue sous le nom de La Citez de Lherusalem (ca 1187). La fin du Moyen Age verra plusieurs pèlerins se livrer à des relations personnelles et détaillées de leur propre voyage. On peut par exemple citer le récit en latin de Guillaume de Boldenscle (1335) et, en français, le Saint voyage de Jherusakm d'Ogier d'Anglure (1395) ou le Voyage de la saincte cyté de Hierusaleni (1480).



Mais, à partir du XIIIe siècle, missionnaires, diplomates, marchands s'écartent du pourtour de la Méditerranée et découvrent l'Asie. En 1253, le franciscain Guillaume de Rubrouck est envoyé par Saint Louis en mission auprès du prince tartare Sartach. Il fait de ses voyages un long récit en latin, d'une vivacité et d'une précision ethnologique remarquables. En 1298, prisonnier à Gênes, Marco Polo dicte à son compagnon de captivité l'écrivain Rusticien de Pise, auteur d'autre part d'une compilation arthurienne, une relation de ses voyages que Rusticien note en français : c'est le fameux Livre des Merveilles. En 1307, le prince arménien Haython (HéthouM) dicte à Poitiers le Livre ou la Fleur des histoires de la terre d'Orient, qui combine une description de l'Asie, une histoire de ses empires ainsi que des Tartares et un projet de croisade. En 1356, Jean de Mandeville écrit son Voyage d'Outremer, pour l'essentiel fictif et compilé d'auteurs antérieurs, mais qui brode avec charme sur l'Orient et ses merveilles et qui connaîtra un succès prodigieux, attesté par un nombre très élevé de manuscrits et des traductions en latin et dans toutes les langues d'Europe.



Mais nous sommes déjà là à la fin du Moyen Age. Revenons pour finir au XIIIe siècle et aux premières chroniques. Malgré l'existence de quelques ouvres comme la compilation connue sous le nom d'Histoire ancienne jusqu'à César (un peu avant 1230), fondée sur la Bible, Flavius Josèphe, Orosc, mais aussi sur les romans antiques (celui de Thibes est utilisé systématiquemenT), il faut attendre le milieu du XIV siècle pour que l'histoire en prose française s'impose en tant que telle et se développe sous d'autres formes que celle des mémoires. On la verra alors devenir assez féconde et assez puissante pour dominer d'une certaine façon le roman. En attendant, il ne semble guère y avoir de point commun au départ entre les premières chroniques et les romans du Graal. Mais la forme prose commence à manifester, partout où elle apparaît et dès qu'elle apparaît, sa prétention uniforme à la vérité.

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Marie de France
(1160 - 1199)
 
  Marie de France - Portrait  
 
Portrait de Marie de France

Biographie / chronologie

Marie de France est une poétesse médiévale célèbre pour ses lais - sortes de poèmes - rédigés en
ancien français1. Elle a vécu pendant la seconde moitié du XIIème siècle, en France puis en Angleterre,
où on la suppose abbesse d'un monastère, probablement2 celui de Reading.

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