Michel Leiris |
Né à Paris en 1901, Michel Leiris commence à écrire vers l'âge de vingt ans, bientôt soutenu par son aîné, le peintre André Masson, qui lui découvre tout un univers. Dès 1924, l'année où André Breton publie le Manifeste du surréalisme, il participe à ce mouvement, dont il se séparera en 1929, sans renoncer aux buts de total affranchissement psychologique et social que les surréalistes s'étaient assignés. Animé par le même désir d'exploration et d'émancipation humaines, il adopte le métier d'ethnologue après un long voyage en Afrique : la mission Dakar-Djibouti (1931-1933) à laquelle Marcel Griaule, élève du sociologue Marcel Mauss dont au retour il recevrait lui-même l'enseignement, l'avait invité à se joindre. L'Afrique fantôme, journal qu'il tint en cours de route, marque ses débuts dans la littérature d'ordre ethnologique et amorce tout à la fois la série d'écrits autobiographiques qui représente le noyau de son ouvre. Bien que l'exercice de la poésie (depuis Simulacre paru en 1925 à la Galerie Simon) ait toujours été son plus cruel souci, Michel Leiris est l'auteur de nombreuses études critiques, consacrées notamment à Raymond Roussel (hôte fréquent du logis parental), Max Jacob (conseiller des tout premiers débuts), Georges Bataille (dont surtout à la revue Documents puis au Collège de Sociologie il fut un très proche compagnon), ainsi qu'à ses amis Picasso, Masson, Mirô, Giacometti et Bacon notamment. D'autre part, il a suivi de fort près le courant d'idées issu de Jean-Paul Sartre et il s'est trouvé politiquement aux côtés de ce dernier dans toutes les circonstances graves dont notre temps est trop fertile. En dehors des voyages professionnels qui l'ont conduit en Afrique noire puis aux Antilles, terrain que lui avaient ouvert sa. qualité d'africaniste et ses liens avec le poète et leader martiniquais Aimé Césaire, Michel Leiris a visité l'Egypte et quelques points de l'Afrique du Nord, ainsi que divers pays européens. Mobilisé en 1939 dans le Sud Oranais, il connut la forte joie d'une plongée saharienne. En 1955, il s'est rendu en Chine populaire (alors à l'époque des « cent fleurs ) puis, en 1964, il a fait un bref séjour au Japon. Enfin, en 1967, il est allé à Cuba et, sympathisant de la révolution castriste sous la forme tant soit peu libertaire qu'elle présentait alors, il y est retourné au début de 1968. Moyen de dépaysement devenu second métier, l'ethnologie est longtemps apparue à Michel Leiris comme la face diurne de son activité d'élection, orientée plutôt vers la nuit intérieure. Poursuivait-il une recherche anthropologique au sens complet du terme : accroître notre connaissance de l'homme, tant par l'introspection et l'expérience poétique que par la voie moins personnelle de l'ethnologie ? L'admettre et s'en tenir là serait négliger non seulement l'importance qu'il accorde aux valeurs affectives mais toute la distance qui sépare besoin de connaissance pure et effort vers une vie moins sèche et moins cloisonnée, pour soi-même comme pour l'ensemble des collectivités. L'ouvre poétique de Michel Leiris, dans lequel il inclut Le Ruban au cou d'Olympia (Gallimard, 1982) qui eut pour point de départ l'illustre tableau de Manet, comprend essentiellement : Haut mal (Gallimard, 1943 ; augmenté en 1969) ; Aurora (Gallimard, 1946) ; Mots sans mémoire (recueil de textes publiés chez d'autres éditeurs, Gallimard, 1969) ; Grande fuite de neige (Mercure de France, 1964) ; Fissures (Galerie Maeght, 1969) ; Langage tangage (Gallimard, 1985) ; Ondes (Le Temps qu'U fait, 1987) ; A cor et à cri (Gallimard, 1988). Par ailleurs, Michel Leiris, féru de corrida avant de l'être d'opéra, a écrit un Miroir de la tauromachie (G.L.M., 1938 ; augmenté en 1964). 1925 - Simulacre 1927 - Le Point Cardinal 1934 - L'Afrique Fantôme 1939 - L'Age d'Homme 1943 - Haut Mal 1946 - Aurora 1948 - Biffures (La Règle du Jeu - I) 1955 - Fourbis (La Règle du Jeu - II) 1961 - Nuits sans nuits et quelques jours sans jour 1964 - Grande fuite de neige 1966 - Fibrilles (La Règle du Jeu - III) 1971 - André Masson, "Massacres" et autres dessins 1974 - Francis Bacon ou la vérité criante 1976 - Frêle Bruit (La Règle du Jeu - IV) 1978 - Alberto Giacometti 1980 - Au verso des images 1985 - Langage tangage 1987 - Francis Bacon 1988 - Cinq études d'ethnologie 1988 - A cor et à cri 1989 - Bacon le hors-la-loi 1992 - Zébrage 1992 - Journal 1922-1989 1994 - Journal de Chine |
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Michel Leiris (1901 - 1990) |
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Portrait de Michel Leiris | |||||||||
La vie et l\'Ouvre de michel leirisNé à Paris en 1901, Michel Leiris commence à écrire vers l'âge de vingt ans, bientôt soutenu par son aîné, le peintre André Masson, qui lui découvre tout un univers. Dès 1924, l'année où André Breton publie le Manifeste du surréalisme, il participe à ce mouvement, dont il se séparera en 1929, sans renoncer aux buts de total affranchissement psychologique et social que les surréalistes s'étaient as Biographie / bibliographie20 avril 1901 Naissance à Paris |
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