Mohammed Dib |
Son grand corps rêvé sous l'illumination d'été navire humain entre les oriflammes, le jeune homme : son éternelle soif s'épuise à désirer le silence les morts qui le couronnent et les jeunes filles expirent de soif aux antiques accords des vagues sur la mer. La pensée descend le front dans l'ombre : après l'immense paysage les yeux des marins l'approche de joie la beauté des berges le profond terme le voyage des lumières l'étrange jardin la clôture ancienne tu n'es là cependant que l'abîme respire ô tour de beauté où tu es la proie. Souffrance qui ne fus plus visible, affluence de beauté sur une immense toile, la mort rêvait et toi par cette ligne blanche tu rentrais chez nous pareille à un chour le duvet de l'homme avait défait nos membres. L'ancienne ruse mais nous fûmes mortes fixa ses regards sur les hommes et les bêtes et tu es né fût d'amour horrible mais vous froideur nocturne et funèbre cyprès qui hachez de sang ma prière je demeure seule avec vous encore. Que ne puis-je savoir pourquoi cette nuit m'est interdite ? Fustigeur d'amour voici. Le ciel d'oliviers illumine les ténèbres du soir voici l'instant où je dois me couvrir d'opprobre. Amour plus que l'amour tu n'as rien pour ranimer le cerf qui soupire sur mon pays pétré la douceur plus que douceur n'a, rien pour t'exprimer et je n'ai rien pour t'aimer. Ne demande mon bien-aimé que je vive où tu ne vis où tu m'as laissé avec mon cri. Au cour de l'archange il est juste ce vent de fer mû par le pur enthousiasme il est juste que ces morts saignent sur les cimes. Un épi de mémoire est à leurs lèvres l'abîme que la parole dépouille de nuit. Ô purulence. Pleurs quand l'irascible faute brame. |
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Mohammed Dib (1920 - 2003) |
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Portrait de Mohammed Dib | |||||||||
BiographieMohammed Dib a traversé toute l'histoire de la littérature algérienne de langue française, et il y occupe une place particulière et éminente. Il appartient d'abord au courant réaliste de la première génération d'auteurs maghrébins, qui veut témoigner contre la situation coloniale. Mais son ouvre évolue vite et donne une place plus large aux jeux de l'imaginaire, avant d'aboutir, dans les années 19 BibliographieLa Grande Maison, roman, Le Seuil, 1952 et Points Seuil. Prix Fénéon, 1953. L'Incendie, roman, Le Seuil, 1954 et Points Seuil. Au café, nouvelles, Gallimard, 1955; Sindbad, 1984. Le Métier à tisser , roman, Le Seuil, 1957 et Points Seuil. Un Été africain, roman, Le Seuil, 1959. Baba Fekrane, contes pour enfants, La Farandole, 1959. Ombre gardienne, p |
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