Mohammed Dib |
Toujours revient la foule à sa forme première Et toujours dans la nuit Des profils amaigris Se rencontrent avec de longs trains de lumière. Et toujours des autos, des crieurs de journaux Réajustent le monde étrange du remords. Les murs claquent ainsi que des arrêts de mort. Les hôtels de l'amour érigent leurs fanaux. Je cherche le repos. Et la ville toujours s'ouvre pour me conduire Vers les couloirs où fuit l'ombre que nous créons. J'implore le regard des étoiles tranquilles. Je vole par-dessus la rue et ses néons. Ah, rien ne me poursuit, il n'y a plus de ville. J'avance dans la nuit creuse des réverbères Où se suivent trottoirs, carrefours, avenues. Piliers et murs plâtrés d'affiches ou tout nus, Arbres géants sortis de leurs cages de fer. Perdu comme en un monde où l'on ne souffre pas, Je regarde un instant sous les lampes-à-arc Le vert mystère ailé des jardins et des parcs, Puis repars... Jusqu'à l'aube on entendra mes pas. Partout il fait si noir et si clair qu'on peut voir Les yeux fermés, aller devant soi sans savoir. Sous la ville endormie un cour bat calmement ; Une fontaine coule au fond d'un square sombre ; Nuit, ô nuit indolore, accueille la pauvre ombre, Le veilleur submergé d'ivresse et de tourment. |
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Mohammed Dib (1920 - 2003) |
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Portrait de Mohammed Dib | |||||||||
BiographieMohammed Dib a traversé toute l'histoire de la littérature algérienne de langue française, et il y occupe une place particulière et éminente. Il appartient d'abord au courant réaliste de la première génération d'auteurs maghrébins, qui veut témoigner contre la situation coloniale. Mais son ouvre évolue vite et donne une place plus large aux jeux de l'imaginaire, avant d'aboutir, dans les années 19 BibliographieLa Grande Maison, roman, Le Seuil, 1952 et Points Seuil. Prix Fénéon, 1953. L'Incendie, roman, Le Seuil, 1954 et Points Seuil. Au café, nouvelles, Gallimard, 1955; Sindbad, 1984. Le Métier à tisser , roman, Le Seuil, 1957 et Points Seuil. Un Été africain, roman, Le Seuil, 1959. Baba Fekrane, contes pour enfants, La Farandole, 1959. Ombre gardienne, p |
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