Paul Verlaine |
Je ne crois plus au langage des fleurs Et l'Oiseau bleu pour moi ne chante plus. Mes yeux se sont fatigués des couleurs Et me voici las d'appels superflus. C'est, en un mot, la triste cinquantaine. Mon âge mûr, pour tous fruits tu ne portes Que vue hésitante et marche incertaine Et ta frondaison n'a que feuilles mortes ! Mais des amis venus de l'étranger, - Nul n'est, dit-on, prophète en son pays - Du moins ont voulu, non encourager, Consoler un peu ces lustres haïs. Ils ont grimpé jusques à mon étage Et des fleurs plein les mains, d'un ton sans leurre. Souhaité gentiment à mon sot âge Beaucoup d'autres ans et santé meilleure, Et comme on buvait à ces voux du cour Le vin d'or qui rit dans le cristal fin. Il m'a semblé que des bouquets, en chour, S'élevaient des voix sur un air divin ; Et comme le pinson de ma fenêtre Et le canari, son voisin de cage. Pépiaient, gaiement, je crus reconnaître L'Qiseau bleu qui chantait dans le bocage. |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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