1844.
30 mars : Naissance à Metz de Paul-Marie Verlaine, fils d'Elisa Stéphanie Dehée, originaire de Fampoux (Pas-de-Calais), et de Nicolas-Auguste Verlaine, capitaine adjudant-major au deuxième régiment du génie et originaire de Bertrix dans le Luxembourg belge.
1845-1850.
Nombreux dé ménagements de la famille Verlaine car le père change de garnison (Montpellier, Sète, Nîmes, retour à Metz).
1851.
Le capitaine Verlaine donne sa démission et vient s'installer a Paris avec sa femme et son fils. La famille loge rue des Petites-Ecuries, puis rue Nollet, aux Batignolles.
1851-1862.
Après deux années dans une petite Institution de la rue Hélène, Verlaine fréquente l'Institution Landry, rue Chaptal. de 1853 à 1862. Il suit en outre les cours du lycée Bonaparte. Brillant élève jusqu'en quatrième, il fléchit ensuite, mais il est malgré tout reçu bachelier en août 1862.
1862-1864.
Il s'inscrit en octobre 1862 à la Faculté de Droit en vue de préparer l'examen d'entrée au ministère des Finances. Mais il passe plus de temps dans les cafés de la rue Soufflot qu'a l'Université. Ses premières tentatives littéraires sont encouragées par la rencontre de Louis-Xavier de Ricard qui reçoit chez sa mère les jeunes poètes de la future école parnassienne.
1864.
Morigéné par son père, Verlaine renonce à sa vie estudiantine et entre comme expéditionnaire 1 la Mairie du K arrondissement. Il sera nommé ensuite à l'Hôtel de Ville où il aura la charge de mandater les traitements des ecclésiastiques.
1865-1866.
Le poète fréquente la librairie d'Alphonse Lemerre, Passage Choiseul. où se réunissent les parnassiens. Il publie des poèmes et des articles polémiques dans L'Art, puis dans Le Pâmasse contentporain. C'est en novembre 1866 que paraissent chez Lemerre les Poèmes saturniens, premier recueil de
Paul Verlaine. Le père du poète est mort en décembre 1865.
1867-1868. La cousine Eiisa pour qui Verlaine éprouvait de tendres sentiments et qui avait financé la publication des Poèmes saturniens meurt à Lécluse en février 1867, des suites d'un accouchement difficile. Pendant trois jours, le poète noie son chagrin dans l'alcool. A la fin de cette même année, il fait paraître sous le manteau à Bruxelles, chez Poulet-Mal assis, l'éditeur de Baudelaire, Les Amies, scènes d'amour sapphique, signé Pablo de Herlanes. Ce recueil sera condamné l'année suivante par le tribunal de Lille. Verlaine commence à fréquenter le salon de Nina de Villard.
1869.
Venu rendre visite à son ami Charles de Sivry, Verlaine rencontre la demi-sour de celui-ci : Mathilde Manié dont il ne tardera pas à demander la main. Il publie cette même année les Fêtes galantes et envoie à Mathilde les premiers poèmes de La Bonne chanson.
1870.
En juin paraît chez Lemerre La Bonne chanson, et le contrat de mariage de Verlaine et de Mathilde est signé. Les noces ont lieu en août. Après la déclaration de guerre de Napoléon III i la Prusse, Verlaine s'engage au cent-soixantième bataillon de la Garde nationale et continue cependant de fréquenter son bureau de l'Hôtel de Ville.
1871.
Lorsque survient la Commune, Verlaine lui apporte son adhésion. Il est nommé au bureau de la Presse. Le 11 juillet, il est révoqué par un arrêté du Préfet de la Seine Léon Say. Il reçoit en septembre les premières lettres d'
Arthur Rimbaud qui arrive à Paris et qui afffïche aussitôt avec lui une amitié équivoque. Le 30 octobre, Mathilde met au monde un fils : Georges Verlaine.
1872-1873.
Rimbaud et Verlaine provoquent de nombreux scandales, et le second multiplie les disputes avec son épouse qui doit prendre la fuite à plusieurs reprises. Une procédure de divorce est engagée. En juillet 1872, Verlaine et Rimbaud quittent Paris et vagabondent en Belgique et en Angleterre. Ils poursuivent une liaison orageuse faite de provocations, de déchirements et de réconciliations. Le 10 juillet 1873, Verlaine ivre tire deux coups de revolver sur Rimbaud qui est légèrement blessé au poignet. Condamné à deux ans de prison par le tribunal de Bruxelles, le poète sera transféré en octobre à la prison de Mons.
1873-1875.
En prison, Verlaine se convertit et compose des « Cantiques à Marie ». Il reçoit les premiers exemplaires des Romances sans paroles parues à Sens. Son divorce a été prononcé.
1875-1883.
Asa sortie de prison, Verlaine essaie vainement de reconquérir Mathilde. Il retrouve fugitivement Rimbaud à Stuttgart, puis il repart pour l'Angleterre où il enseignera en 1876. Ensuite il exercera en France, à l'Institution Notre-Dame de Rethel où il aura comme élève Lucien Létinois pour qui il se prendra d'amitié. Congédié en 1879, il repartira en Angleterre avec Létinois ; tous deux y seront enseignants. De retouren France en 1880. Verlaine achète une ferme à Juniville près de Rethel et s'y installe avec Lucien et ses parents. Le recueil Sagesse paraîl en automne. Mais, la ferme périclitant, Verlaine et Lucien reviennent à Paris et le poète reprend contact avec les milieux littéraires parisiens. Il tente en vain d'obtenir sa réintégration à l'Hôtel de Ville. Le 7 avril 1883. Lucien Létinois est emporté par la fièvre typhoïde. Verlaine va vivre de nouveau avec sa mère.
1884-1891.
Verlaine mène pendant deux an-: une vie misérable au côté de sa mère, dans une ferme des Ardennes, à Coulommes. Cependant sa renommée grandit. Léon Vanier publie ses Poètes maudits et Jadis et Naguère. Mais le poète est de plus en plus souvent victime de son intempérance. Il tente d'étrangler sa mère et passe un mois dans la prison de Vouziers. Totalement ruinés, la mère et le fiLs retournent ensuite à Paris où ils vivent dans un hôtel sordide, cour Saint-François. Verlaine dont la mère décède en 1886 est bientôt atteint d ' une hydrartrose du genou : il commence de fréquenter les hôpitaux parisiens où il fera de très nombreux séjours. Parallèlement est édité en octobre
1889.
A l'automne 1891, Verlaine rencontre les « chères amies », Eugénie Krantz et Philomène Boudin avec lesquelles il partagera désormais sa vie. Le 10 novembre 1891, Rimbaud meurt à Marseille.
1892-1896.
Pour gagner sa vie, Verlaine donne des conférences en Hollande et en Belgique. Le 10 octobre 1893. il pose sa candidature à l'Académie française, puis la retire. Nouvelles conférences i Nancy, Luné ville, Londres, Oxford, etc. En août 1894, il est élu « Prince des Poètes ». Un comité d'auteurs, présidé par Maurice Barres et Robert de Montesquiou, se forme pour lui venir en aide financièrement. Le 31 décembre 1895, il écrit son dernier poème ; Désappointement. Le 7 janvier 1896. il fait venir un prêtre et se confesse ; le 8 janvier il meurt auprès d'Eugénie Krantz. Un cortège de plusieurs milliers de personnes l'accompag ne deux jours plus tard jusqu'au cimetière des Batignolles où les discours sont prononcés par ses pairs, parmi lesquels
Stéphane Mallarmé.
ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE
OUVRES COMPLÈTES ET ÉDITIONS CRITIQUES
1. Paul Verlaine, Ouvres poétiques complètes, texte établi et annoté par
Y.-
G. Le Dantec, édition revue, complétée et présentée par J. Borel, Paris. Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade ». 1962. Cette édition ne comprend pas les « Ouvres libres » ; une nouvelle édition est actuellement en préparation, sous la responsabilité de J. Borel.
2.
P. Verlaine, Ouvres en prose complètes, texte établi, présenté et annoté par J. Borel, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1972.
3. P. Verlaine, Ouvres poétiques complètes, présentées et établies par
Y.-
A. Favre, Paris. Robert Laffont, 1992. La seule édition véritablement « complète » à ce jour.
4. P. Verlaine, Ouvres poétiques, texte établi et présenté par Jacques
Robichez, Paris, Gamier. 1969.
BIOGRAPHIES
1. J.H. Bornecque. Verlaine par lui-même, Paris, Le Seuil, 1967.
2. E. Lepelleuer, Paul Verlaine. Sa vie. Son auvre, Paris, Mercure de
France, 1907.
3. P. Petitfils, Verlaine, Paris, Julliard, 1981.
ETUDES ET ESSAIS
1. A. Adam, Verlaine, Paris, Hatier-Boivin. 1955.
2. J.H. Bornecque, Les Poèmes saturniens de Paul Verlaine, Paris, Nizet,
1952-
3. J.H. Bornecque, Lumières sur les Fêtes galantes, Paris, Nizet, 1959.
4. C. Cuénot, Le Style de P. Verlaine. Paris. CDU., 1963.
5. L. Morice. Verlaine, le drame religieux, Paris, Beauchesne. 1946.
6. O. Nâdal, Paul Verlaine, Paris. Mercure de France, 1961.
7. J. Richer, Paul Verlaine. Paris. Seghers, 1953.
8. J. Robichez. Verlaine entre Rimbaud et Dieu. Paris, SEDES, 1982.
9. V.P. Underwood, Verlaine et l'Angleterre, Paris, Nizet, 1956.
10. G. Vannier, Paul Verlaine ou l'enfance de l'art, Seyssel. Champ
Vallon, 1993. 11.0. Zayed, La formation littéraire de Verlaine, Paris, Nizet, 1970.
12. E Zimermann, Magies de Verlaine, Paru, José Corti, 1967.
A CONSULTER
J.-P. Richard, Poésie et profondeur, Paris, Le Seuil, 1955.
J.-P. Weber, Genèse de l'ouvre poétique, Paris, Gallimard, 1960.
