Paul Verlaine |
Les petits tambours de l'an II, Joyeux garçonnets hasardeux Que les balles n'effrayaient guère Ces tapins de la bonne guerre Ne sont pas si morts qu'on le croit Et dans la lutte qui s'accroît, Iront frappant sur la peau d'âne. M. Devinck ', que l'on condamne A se porter, las ! candidat Avec l'impéri... al mandat D'obéir à tous les ministres. D'applaudir à tous les sinistres Et d'approuver tous les chaos. Regrette ses doux cacaos. Je crains qu'Olivier ne se blouse En s'imaginant que la blouse Et le paletot voteront En faveur de son double front. De nouveau Janus pourrait être Désabusé, Morny, son maître. Ne pouvant plus, du haut du ciel, « Écarter », cette fois, Bancel . Avant-hier, le dernier vestige Du temps si fécond en prestige Qui vit Brumaire et Waterloo, Vint de l'autre côté de l'eau Poser mainte et mainte immortelle A la grille devant laquelle On est si fier d'être Français. Coulez mes larmes, - sans excès ! Cependant les poètes rêvent Et leurs chants ailés nous enlèvent Dans les cieux immenses et clairs. Ceinte de rayons et d'éclairs, Voici venir l'ouvre du Maître Dont l'éclat tournant nous pénètre D'un tremblement religieux. Le Poète prodigieux, Cette fois encore, relève Ceux que tient opprimés le glaive Ou la loi des forts et, vengeant L'Humanité, sur le méchant, Fait luire, large éclair de haine. Les trente-deux dents de Gwynplaine. II Peuple, il faut voir tout en rose : Sadowa n'a pas eu lieu. Si le commerce va peu. Les vieux partis sont en cause. Ce sont eux encore qui, Hors du chemin de ceinture. Tombent la candidature De Gregoro Ganeski". Les « passions subversives », Qui vont nous éclaboussant. Nous font un besoin pressant De salutaires lessives. Ce qu'on ne peut envier. Malgré la louange extrême Qu'il se décerne à lui-même, C'est le destin d'Ollivier. Le progrès poursuit sa marche, Voyez : Godillot fournit L'armée, et Pic fait son nid, Dansons, Français, devant l'arche. Entonnons des Hosanna ; Qu'à nos fronts brillent les roses. Cachant les marques moroses Que le sabre y dessina. |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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