Paul Verlaine |
Naissance: 30 mars 1844 Metz, Royaume de France Décès: 8 janvier 1896 (à 51 ans) Paris, République française Paul Marie Verlaine est un poète français Après la démission de l'armée de son père, capitaine du génie, la famille Verlaine s'installe à Paris en 1851. Paul Verlaine suit des études secondaires en pension et devient bachelier en 1862, il renonce par la suite à des études de droit et entre comme employé à l'Hôtel de ville de Paris en même temps qu'il fréquente cafés et cercles littéraires comme celui des Vilains Bonshommes. Admirateur de Baudelaire, il s'essaie à la poésie et publie son premier recueil, Poèmes saturniens en 1866 à 22 ans. Frappé par le mariage puis la mort de sa cousine dont il était amoureux, il bascule dans l'alcool et la violence : il en sort provisoirement par son union avec Mathilde, mais le comportement de Verlaine entrainera vite la séparation du couple. À sa naissance à Metz, en 1844, ce fils d'officier est consacré par sa mère à la Vierge Marie, et sera habillé en bleu jusqu'à l'âge de sept ans. Mais dès l'adolescence, Paul Verlaine préfère les amitiés particulières et l'alcool aux études de droit auxquelles on le destine. Pour échapper à ses démons, il se marie avec Mathilde, qu'il aime sincèrement, en 1870 ; mais survient Arthur Rimbaud, avec lequel il va vivre une passion qui les mènera en Angleterre et en Belgique. L'aventure s'achèvera en prison pour Verlaine, après qu'il ait tiré, dans une crise de jalousie, deux balles de revolver sur Rimbaud. En prison, il retrouve la foi. Sa peine de deux ans purgée en Belgique, il enseigne en Angleterre, revient à Paris, en 1875, où Mathilde obtient le divorce et lui interdit de revoir son fils. Devenu alcoolique, vivant auprès de sa mère, il promet constamment de s'amender, mais, chaque fois, retombe dans ses vices. Le génie de Verlaine, en dépit des apparences, demeure méconnu. La critique réduit son ouvre à ses premiers livres qui, certes, en restent les sommets ; elle admire les six ouvrages qui mènent de Poèmes saturniens a Jadis et Naguère, mais elle néglige les treize volumes publiés par la suite. Avec une coupable légèreté, on répète que Verlaine a cessé d'être Verlaine et que le poète est devenu versificateur. Les uns goûtent la mélancolie des Poèmes saturniens ou l'exquise évocation des Fêtes galantes ; d'autres célèbrent l'impressionnisme musical des Romances sans paroles. Certains n'apprécient en lui que le haut lyrisme chrétien de Sagesse. Chacun retient un Verlaine selon son cour et selon ses goûts mais omet de le lire en son entier. Un jugement hâtif condamne donc à l'oubli les deux tiers de l'ouvre. Assurément, si l'on tient à comparer ses derniers livres aux premiers et à y déceler une permanence, on ne peut qu'éprouver de la déception. A juger Chansons pour Elle à l'aune de La Bonne Chanson, ou à voir dans Liturgies intimes un prolongement de Sagesse, on s'égare. Car le génie de Verlaine a précisément consisté en un renouvellement constant. Jamais il n'a cherché à se répéter. Comme tout artiste authentique, il n'a cessé d'explorer des voies nouvelles. Aussi aimerais-je suivre cet itinéraire verlainien dans ses méandres et ses caprices. Mais je n'oublierai pas que la plus haute réussite de Verlaine fut d'affirmer la suprématie du songe et l'interpénétration réciproque du réel et de l'imaginaire dans la rêverie. Dans un beau roman d'Aragon, le narrateur, qui a créé le personnage de Marie Noire, finit par se demander si cette jeune femme imaginaire ne possède pas plus de réalité que lui-même et s'il n'est pas né du songe de Marie Noire. L'imaginaire et le réel interfèrent au point de se confondre. Qu'à Marie Noire ces pages soient dédiées ! Il va de cabarets en hôpitaux, vivant de petits emplois de fonctionnaire et du maigre gain rapporté par ses plaquettes de poésie. Ses disciples et ses amis, qui reconnaissent son génie, se cotisent pour l'aider à survivre. Verlaine, qui cache sa détresse sous des coups de colère, ressemble parfois davantage à un clochard dont l'organisme est rongé par l'absinthe qu'à celui que ses pairs ont élu « prince des poètes », mais dont l'Académie française n'a pas voulu. Le « pauvre Lélian » (ainsi qu'il se surnomme - anagramme de « Paul Verlaine ») achève sa vie misérable dans un taudis, le 9 janvier 1896. Pourtant, une immense foule accompagne sa dépouille mortelle jusqu'au cimetière des Batignolles. D'abord rattaché au groupe des parnassiens, il a peu à peu recours à une expression plus libre et à une poésie vécue, obéissant aux impulsions les plus contradictoires, tantôt mystique, tantôt cynique, tantôt sensuel mais toujours d'une musicalité que nul ne peut imiter : Poèmes saturniens (1866), Les Fêtes galantes (1869), La Bonne Chanson (1870), Romances sans paroles, Jadis et Naguère (1884) et Parallèlement (1889), Sagesse (1874). Les plus verlainiens des poèmes de Verlaine sont des rêves amoureux : quelques sonnets de la partie « Melancholia » des « Poèmes saturniens ». Mélancolie, en effet, au rappel du « premier oui qui sort des lèvres bien-aimées », dans « Nevermore » ; au rappel des « premières maîtresses » dans « Vou ». La rêverie amoureuse par excellence : tel est l'admirable sonnet « Mon rêve familier ». Ce ne sont pas les images qui y véhiculent le rêve, mais la musique, une mélodie continue. Les quatrains de « Green », tirés des « Romances sans paroles », se rapportent, eux, un peu plus au réel : c'est à la suite de retrouvailles avec Mathilde, sa femme - parenthèse dans sa liaison avec Rimbaud -, que Verlaine écrivit cette « offrande de son cour ». Paul Verlaine est né à Metz en mars 1844. Sa famille quitte Metz pour Paris en 1851. Verlaine obtient son baccalauréat en 1864, s'inscrit en droit, mais c'est la poésie qui l'attire. Verlaine renonce à ses études et travaille de prime abord pour une compagnie d'assurances et ensuite comme expéditionnaire à l'Hôtel de Ville de Paris. À l'âge de vingt-deux ans, il publie à compte d'auteur les Poèmes saturniens (1866) et, en 1869, Fêtes galantes. Il rencontre Mathilde Mauté à l'âge de vingt-cinq ans et l'épouse en 1870. Le siège de Paris, les troubles de la Commune (1871), et la rencontre de Rimbaud en 1871 bouleversent sa vie : les deux poètes vivent une relation passionnée et partent en Angleterre et en Belgique (Verlaine écrit alors Romances sans paroles). En juillet 1873, Verlaine tire sur son ami et est emprisonné en Belgique. Lorsqu'il sort de prison, il est seul car sa femme Mathilde Mauté a obtenu la séparation de corps. Il part alors de nouveau en Angleterre où il est professeur. En 1877, il quitte l'Angleterre pour enseigner à Rethel. Bien que Verlaine affirme son originalité dès les Poèmes saturniens, plusieurs maîtres font sentir indéniablement leur présence. Personne ne pouvait échapper, en 1860, à l'attraction exercée par Victor Hugo. Dès 1858, Verlaine encore lycéen lui envoie un poème, « la Mort », en l'accompagnant de ces mots : « Me sentant quelque goût pour la poésie, j'éprouve le besoin de m'en ouvrir à un maître habile, et à qui pourrai-je, mieux qu'à vous. Monsieur, confier les premiers pas d'un élève de quatrième. » Admirateur fervent du célèbre exilé, il lit avec délectation son ouvre. Hugo fortifie son goût pour la poésie ; pourtant, il n'eut guère d'influence directe sur les thèmes et sur la technique poétique de Verlaine. Quelques poèmes de jeunesse, quelques scènes historiques comme « La Mort de Philippe II » {Poèmes saturniens), quelques pièces reprises dans Jadis et Naguère attestent la présence de Hugo. Quelques fêtes galantes rappellent « La Fête chez Thérèse ». Chez Hugo, Verlaine a surtout été sensible à la variété des mètres et des rythmes. Ses expériences pour libérer le vers régulier doivent beaucoup au modèle hugolien. Mais cela demeure une influence de surface. Baudelaire, en revanche, marqua bien davantage Verlaine, qui lut pour la première fois Les Fleurs du mal à l'âge de quatorze ans. Entre eux s'établit d'abord un accord profond de sensibilité. Tous deux éprouvent la misère morale mais pensent pouvoir trouver un dépassement dans l'art. Us savent que le poète demeure isolé et incompris et que le bonheur réside dans l'évasion, quelque forme qu'elle prenne. Quand il découvre les idées esthétiques de Baudelaire, Verlaine s'enthousiasme. Les trois articles qu'il publie dans L'Art en 1865 et le « Prologue » et i'« Épilogue » des Poèmes saturniens en témoignent. Verlaine apprécie que Baudelaire établisse une séparation nette entre l'art et la morale : le poème a sa fin en lui-même et le poète ne doit viser que le Beau. « Oui, le but de la Poésie, c'est le Beau, le Beau seul, le Beau pur, sans alliage d'Utile, de Vrai ou de Juste », dit Baudelaire, et Verlaine : Le Poète, l'amour du Beau, voilà sa foi, L'Azur, son étendard, et l'Idéal, sa loi ! L'inspiration ne suffit pas ; elle dégrade le poète réduit au rôle de simple instrument. Le travail patient doit l'accompagner pour que l'ouvre atteigne la perfection. « Une autre guitare qu'il serait temps aussi de reléguer parmi les vieilles lunes [...], c'est l'Inspiration - l'Inspiration - ce tréteau ! - et les_ Inspirés - ces charlatans! - »; à cet article de L'Art fait écho « Épilogue » : Ah ! l'Inspiration, on l'invoque à seize ans ! Ce qu'il nous faut à nous, c'est, aux lueurs des lampes, La science conquise et le sommeil dompté, C'est le front dans les mains du vieux Faust des estampes, C'est l'Obstination et c'est la Volonté ! Baudelaire condamne également le sentimentalisme et la passion « trop naturelle pour ne pas introduire un ton blessant, discordant, dans le domaine de la Beauté pure ». Ouvres de Verlaine Après treize ans de mariage1, Nicolas-Auguste et Élisa Verlaine donnent naissance à un fils le 30 mars 1844, au 2,rue de la Haute-Pierre, à Metz. Ils le prénomment Paul Marie et, catholiques, le font baptiser en l'église Notre-Dame de Metz. Paul Verlaine restera le fils unique de cette famille de petite-bourgeoisie assez aisée qui élève aussi depuis 1836 une cousine orpheline. Son père, militaire de carrière atteint le grade de capitaine avant de démissionner de l'armée en 1851 : la famille Verlaine quitte alors Metz pour Paris2. Enfant aimé et plutôt appliqué, Paul Verlaine devient un adolescent difficile, il est mis en pension par sa famille et obtient son baccalauréat en 1862. 1866 : Poèmes saturniens 1869 : Fêtes galantes 1870 : La Bonne Chanson, en l'honneur de sa femme Mathilde Mauté 1874 : Romances sans paroles 1881 : Sagesse 1883 : Les Poètes maudits 1884 : Jadis et Naguère 1889 : Parallèlement 1891 : Bonheur, Chansons pour elle et Mes Hôpitaux 1893 : Odes en son honneur et Mes Prisons Après la mort de sa mère, et alors qu'il est divorcé, Verlaine, seul et sans ressources, connaît une existence précaire. Son talent commence à être reconnu dans le cercle des symbolistes avec la publication des Poètes maudits. De 1889 à sa mort, il va errer, malade, d'hôpital en hôpital. |
Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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