Paul Verlaine |
I Tu n'es pas du tout vertueuse, Je ne suis pas du tout jaloux : C'est de se la couler heureuse Encor le moyen le plus doux. Vive l'amour et vivent nous ! Tu possèdes et tu pratiques Les tours les plus intelligents Et les trucs les plus authentiques A l'usage des braves gens Et tu m'as quels soins indulgents ! D'aucuns clabaudent sur ton âge Qui n'est plus seize ans ni vingt ans, Mais ô ton opulent corsage. Tes yeux riants, comme chantants, Et ô tes baisers épatants ! Sois-moi fidèle si possible Et surtout si cela te plaît. Mais reste souvent accessible A mon désir, humble valet Content d'un « viens ! » ou d'un soufflet. « Hein ? passé le temps des prouesses ! Me disent les sots d'alentour. Ça, non, car grâce à tes caresses C'est encor, c'est toujours mon tour. Vivent nous et vive l'amour ! II Compagne savoureuse et bonne A qui j'ai confié le soin Définitif de ma personne, Toi mon dernier, mon seul témoin. Viens çà, chère, que je te baise, Que je t'embrasse long et fort. Mon cour près de ton cour bat d'aise Et d'amour pour jusqu'à la mort : Aime-moi, Car, sans toi. Rien ne puis. Rien ne suis. Je vais gueux comme un rat d'église Et toi tu n'as que tes dix doigts ; La table n'est pas souvent mise Dans nos sous-sols et sous nos toits ; Mais jamais notre lit ne chôme, Toujours joyeux, toujours fêté Et j'y suis le roi du royaume De ta gaîté, de ta santé ! Aime-moi, Car, sans toi, Rien ne puis, Rien ne suis. Après nos nuits d'amour robuste Je sors de tes bras mieux trempé. Ta riche caresse est la juste, Sans rien de ma chair de trompé. Ton amour répand la vaillance Dans tout mon être, comme un vin, Et, seule, tu sais la science De me gonfler un cour divin. Aime-moi. Car, sans toi. Rien ne puis. Rien ne suis. Qu'importe ton passé, ma belle. Et qu'importe, parbleu ! le mien : Je t'aime d'un amour fidèle Et tu ne m'as fait que du bien. Unissons dans nos deux misères Le pardon qu'on nous refusait Et je t'étreins et tu me serres Et zut au monde qui jasait ! Aime-moi, Car, sans toi, Rien ne puis, Rien ne suis. III Voulant te fuir (fuir ses amours ! Mais un poète est bête.) J'ai pris, l'un de ces derniers jours, La poudre d'escampette. Qui fut penaud, qui fut nigaud Dès après un quart d'heure ? Et je revins en mendigot Qui supplie et qui pleure. Tu pardonnas : mais pas longtemps Depuis la fois première Je filais, pareil aux autans. Comme la fois dernière. Tu me cherchas, me dénichas ; Courte et bonne, l'enquête ! Qui fut content du doux pourchas ? Moi donc, ta grosse bête ! Puisque nous voici réunis. Dis, sans ruse et sans feinte. Ne nous cherchons plus d'autres nids Que ma, que ton étreinte. Malgré mon caractère affreux. Malgré ton caractère. Affreux, restons toujours heureux : Fois première et dernière. IV Or, malgré ta cruauté Affectée, et l'air très faux De sale méchanceté Dont, bête, tu te prévaux. J'aime ta lasciveté ! Et quoiqu'en dépit de tout Le trop factice dégoût Que me dicte ton souris Qui m'est, à mes dams et coût ", Rouge aux crocs blancs de souris ! Je t'aime comme l'on croit, Et mon désir fou qui croît. Tel un champignon des prés, S'érige ainsi que le Doigt D'un Terme ' là tout exprès. Donc, malgré ma cruauté Affectée, et l'air très faux De pire méchanceté. Dont, bête, je me prévaux, Aime ma simplicité. V Jusques aux pervers nonchaloirs " De ces yeux noirs, Jusque, depuis ces flemmes blanches De larges hanches Et d'un ventre et de deux beaux seins Aux fiers dessins, Tout pervertit, tout convertit tous mes desseins, Jusques à votre menterie, Bouche fleurie, Jusques aux pièges mal tendus Tant attendus. De tant d'appas, de tant de charmes. De tant d'alarmes. Tout pervertit, tout avertit mes tristes larmes. Et, Chère, ah ! dis : Flûtes et zons A mes chansons Qui vont bramant, tels des cerfs prestes Aux gestes lestes, Ah ! dis donc. Chère : Flûte et zon ! A ma chanson, Et si je fais l'âne, eh bien, donne-moi du son ! VI La saison qui s'avance Nous baille la défense D'user des us d'été, Le frisson de l'automne Déjà nous pelotonne Dans le ht mieux fêté". Fi de l'été morose, Toujours la même chose : « J'ai chaud, t'as chaud, dormons ! » Dormir au lieu de vivre, S'ennuyer comme un livre... Voici l'automne, aimons ! L'un dans l'autre, à notre aise. Soyons pires que braise Puisque s'en vient l'hiver. Tous les deux, corps et âme, Soyons pires que flamme. Soyons pires que chair ! VII Je suis plus pauvre que jamais Et que personne ; Mais j'ai ton cou gras, tes bras frais, Ta façon bonne De faire l'amour, et le tour Leste et frivole Et la caresse, nuit et jour. De ta parole. Je suis riche de tes beaux yeux, De ta poitrine. Nid follement voluptueux. Couche ivoirine Où mon désir, las d'autre part. Se ravigore Et pour d'autres ébats repart Plus brave encore... Sans doute tu ne m'aimes pas Comme je t'aime. Je sais combien tu me trompas Jusqu'à l'extrême. Que me fait puisque je ne vis Qu'en ton essence, et que tu tiens mes sens ravis Sous ta puissance ? VIII Que ton âme soit blanche ou noire, Que fait ? Ta peau de jeune ivoire Est rose et blanche et jaune un peu. Elle sent bon, ta chair, perverse Ou non, que fait ? puisqu'elle berce La mienne de chair, nom de Dieu ! Elle la berce, ma chair folle. Ta folle de chair, ma parole La plus sacrée ! - et que donc bien ! Et la mienne, grâce à la tienne. Quelque réserve qui la tienne. Elle s'en donne, nom d'un chien ! Quant à nos âmes, dis. Madame, Tu sais, mon âme et puis ton âme, Nous en moquons-nous ? Que non pas ! Seulement nous sommes au monde. Ici-bas, sur la terre ronde. Et non au ciel, mais ici-bas. Or, ici-bas, faut qu'on profite Du plaisir qui passe si vite Et du bonheur de se pâmer. Aimons, ma petite méchante, Telle l'eau va, tel l'oiseau chante. Et tels, nous ne devons qu'aimer. IX Tu m'as frappé, c'est ridicule. Je t'ai battue et c'est affreux : Je m'en repens et tu m'en veux. C'est bien, c'est selon la formule. Je n'avais qu'à me tenir coi Sous l'aimable averse des gifles De ta main experte en momifies. Sans même demander pourquoi. Et loi, ton droit, ton devoir même. Au risque de t'exténuer, Il serait de continuer De façon extrême et suprême... Seulement, ô ne m'en veux plus. Encore que ce fût un crime De t'avoir faite ma victime... Dis, plus de refus absolus, Bats-moi, petite, comme plâtre. Mais ensuite viens me baiser. Pas? Quel besoin d'éterniser Une querelle trop folâtre. Pour se brouiller plus d'un instant, Le temps de nous faire une moue Qu'éteint un bécot sur la joue, Puis sur la bouche, en attendant Mieux encore, n'est-ce pas, gamine ? Promets-le moi sans biaiser. C'est convenu ? Oui ! Puis-je oser ? Allons, plus de ta grise mine ! X L'horrible nuit d'insomnie ! - Sans la présence bénie De ton cher corps près de moi. Sans ta bouche tant baisée Encore que trop rusée En toute mauvaise foi, Sans ta bouche tout mensonge, Mais si franche quand j'y songe Et qui sait me consoler Sous l'aspect et sous l'espèce D'une fraise - et, bonne pièce ! - D'un très plausible parler, Et surtout sans le pentacle ' De tes sens et le miracle Multiple et un, fleur et fruit. De tes durs yeux de sorcière. Durs et doux à ta manière... Vrai Dieu ! la terrible nuit ! XI Vrai, nous avons trop d'esprit. Chérie ! Je crois que mal nous en prit. Chérie, D'ainsi lutter corps à corps Encore, Sans repos et sans remords Encore ! Plus, n'est-ce pas ? de ces luttes Sans but. Plus de ces mauvaises flûtes. Ce luth. O ce luth de bien se faire Tel air, Toujours vibrant, chanson chère Dans l'air ! Et n'ayons donc plus d'esprit. T'en prie ! Tu vois que mal nous en prit.-- T'en prie. Soyons bons tout bêtement, Charmante, Aimons-nous aimablement, M'amante ! XII Tu bois, c'est hideux ! presque autant que moi. Je bois, c'est honteux, presque plus que toi, Ce n'est plus ce qu'on appelle une vie... Ah ! la femme, fol, fol est qui s'y fie ' ! Les hommes, bravo ! c'est fier et soumis. On peut s'y fier, voilà des amis ! Nous buvons, mais, vous, mesdames, l'ivresse Vous va moins qu'à nous, - te change en tigresse. Moi tout au plus en un simple cochon, Quelque idéal sot dans mon cabochon, Quelque bêtise en sus, quelque sottise En outre, - mais toi, la fainéantise, La méchanceté, l'obstination, Un peu le vice et beaucoup l'option. Pour être plus folle, sur ma parole ! Que ma folie à moi déjà si folle. Ces réflexions me coûtent beaucoup. Mais ce soir je suis d'une humeur de loup. Excuse, si mon discours va si rogue Mais ce soir je suis d'une humeur de dogue. Bah, buvons, pas trop (s'il nous est possible). Ma bouche est un trou, la tienne est un crible. Dieu saura bien reconnaître les siens. Morale ! surtout baisons-nous - et viens ! XIII Es-tu brune ou blonde ? Sont-ils noirs ou bleus, Tes yeux ? Je n'en sais rien mais j'aime leur clarté profonde, Mais j'adore le désordre de tes cheveux. Es-tu douce ou dure ? Est-il sensible ou moqueur. Ton cour ? Je n'en sais rien mais je rends grâce à la nature D'avoir fait de ton cour mon maître et mon vainqueur Fidèle, infidèle ? Qu'est-ce que ça fait, Au fait Puisque toujours dispose à couronner mon zèle Ta beauté sert de gage à mon plus cher souhait XIV Je ne t'aime pas en toilette Et je déteste la voilette, Qui m'obscurcit tes yeux, mes deux. Et j'abomine la « tournure » Parodie et caricature. De tels tiens appas somptueux. Je suis hostile à toute robe Qui plus ou moins cache et dérobe Ces charmes, au fond les meilleurs : Ta gorge, mon plus cher délice, Tes épaules et la malice De tes mollets encorceleurs. Fi d'une femme trop bien mise ! Je te veux, ma belle, en chemise, - Voile aimable, obstacle badin. Nappe d'autel pour l'aime messe. Drapeau mignard vaincu sans cesse Matin et soir, soir et matin. XV Chemise de femme, armure ad hoc Pour les chers combats et le gai choc, Avec, si frais et que blancs et bras. Sortant tout nus, joyeux, les deux bras. Vêtement suprême, De mode toujours, C'est toi seul que j'aime De tous ses atours. Quand Elle s'en vient devers le lit, L'orgueil des beaux seins cambrés emplit Et bombe le linge parfumé " Du seul vrai parfum, son corps pâmé. Vêtement suprême. De mode toujours. C'est toi seul que j'aime De tous ses atours. Quand elle entre dans le lit c'est mieux Encor : sous ma main le précieux Trésor de sa croupe frémit dans Les plis de batiste redondants. Vêtement suprême, De mode toujours. C'est toi seul que j'aime De tous ses atours. Mais lorsqu'elle a pris place à côté De moi, l'humble serf de sa beauté, Il est divin et mieux mon bonheur A bousculer le linge et l'honneur ! Vêtement suprême. De mode toujours, C'est toi seul que j'aime De tous ses atours. XVI L'été ne fut pas adorable Après cet hiver infernal Et quel printemps défavorable ! Et l'automne commence mal. Bah ! nous nous réchauffâmes En mêlant nos deux âmes. La pauvreté, notre compagne Dont nous nous serions bien passés. Vainement menait la campagne Durant tous ces longs mois glacés... Nous incaguions ' l'intruse. Son astuce et sa ruse. Et, riches de baisers sans nombre, - La seule opulence, crois-moi, - Que nous fait que le temps soit sombre S'il fait soleil en moi, chez toi, Et que le plaisir rie A notre gueuserie ? XVII Je ne suis plus de ces esprits philosophiques Et ce n'est pas de morale que tu te piques. Deux admirables conditions pour l'amour Tel que nous l'entendons, c'est-à-dire sans tour Aucun de bête convenance ou de limites. Mais chaud, rieur - et zut à tous us hypocrites ! Aimons gaîment Et franchement. J'ai reconnu que la vertu, quand s'agit d'Elles, Est duperie et que la plupart d'elles ont Raison de s'en passer, nous prenant pour modèles : Si bien qu'il est très bien de faire comme font Les bonnes bêtes de la terre et les célestes, N'est-ce pas ? prompts moineaux, n'est-ce pas, les cerfs prestes ? Aimons bien fort Jusqu'à la mort. Pratique mon bon conseil et reste amusante. S'il se peut, sois-le plus encore et représente Toi bien que c'est ta loi d'être pour nous charmer. Et la fleur n'est pas plus faite pour se fermer Que vos cours et vos sens, ô nos belles amies... Tête en l'air, sens au clair, vos « pudeurs » endormies. Aimons drûment Et verdement ! XVIII Si tu le veux bien, divine Ignorante, Je ferai celui qui ne sait plus rien Que te caresser d'une main errante. En le geste expert du pire vaurien, Si tu le veux bien, divine Ignorante. Soyons scandaleux sans plus nous gêner Qu'un cerf et sa biche es bois authentiques. La honte, envoyons-la se promener. Même exagérons et, sinon cyniques, Soyons scandaleux sans plus nous gêner. Surtout ne parlons pas littérature. Au diable lecteurs, auteurs, éditeurs Surtout ! Livrons-nous à notre nature Dans l'oubli charmant de toutes pudeurs, Et, ô ! ne parlons pas littérature. Jouir et dormir ce sera, veux-tu ? Notre fonction première et dernière. Notre seule et notre double vertu, Conscience unique, unique lumière, Jouir et dormir, m'amante, veux-tu ? XIX Ton rire éclaire mon vieux cour Comme une lanterne une cave Où mûrirait tel cru vainqueur : Aï, Beaune. Sauterne, Grave. Ton rire éclaire mon vieux cour. Ta voix claironne dans mon âme : Tel un signal d'aller au feu... ... De tes yeux en effet tout flamme On y va. sacré nom de Dieu ! Ta voix claironne dans mon âme. Ta manière, ton meneo ', Ton chic, ton galbe, ton que sais-je. Me disent : « Viens cà. » - Prodeo. (Ô ces souvenirs de collège !) Ta manière ! ton meneo ! Ta gorge, tes hanches, ton geste. Et le reste, odeur et fraîcheur Et chaleur m'insinuent : reste ! Si j'y reste, en ton lit mangeur ! Ta gorge ! tes hanches ! ton geste ! XX Tu crois au marc de café. Aux présages, aux grands jeux : Moi je ne crois qu'en tes grands yeux. Tu crois aux contes de fées. Aux jours néfastes, aux songes, Moi je ne crois qu'en tes mensonges. Tu crois en un vague Dieu, En quelque saint spécial. En tel Ave contre tel mal. Je ne crois qu'aux heures bleues Et roses que tu m'épanches Dans la volupté des nuits blanches ! Et si profonde est ma foi Envers tout ce que je croi Que je ne vis plus que pour toi. XXI Lorsque tu cherches tes puces C'est très rigolo. Que de ruses, que d'astuces ! J'aime ce tableau. C'est ailicianl en diable Et mon cour en bat D'un battement préalable A quelque autre ébat. Sous la chemise tendue Au large, à deux mains, Tes yeux scrutent l'étendue Entre tes durs seins. Toujours tu reviens bredouille. D'ailleurs, de ce jeu. N'importe, il me trouble et brouille. Ton sport, et pas peu ! Lasse-toi d'être défaite Aussi sottement. Viens payer une autre fête A ton corps charmant Qu'une chasse infructueuse Par monts et par vaux. Tu seras victorieuse... Si je ne prévaux ! XXII J'ai rêvé de toi cette nuit : Tu te pâmais en mille poses Et roucoulais des tas de choses... Et moi, comme on savoure un fruit Je te baisais à bouche pleine Un peu partout, mont, val ou plaine. J'étais d'une élasticité, D'un ressort vraiment admirable : Tudieu, quelle haleine et quel râble ! Et toi, chère, de ton côté Quel râble, quelle haleine, quelle Elasticité de gazelle... Au réveil ce fut, dans tes bras. Mais plus aiguë et plus parfaite. Exactement la même fête ! XXIII Je n'ai pas de chance en femmes. Et, depuis mon âge d'homme, Je ne suis tombé guère, en somme, Que sur des criardes infâmes. C'est vrai que je suis criard Moi-même et d'un révoltant Caractère tout autant. Peut-être plus, par hasard. Mes femmes furent légères, Toi-même tu l'es un peu. Cet épouvantable aveu Soit dit entre nous, ma chère. C'est vrai que je fus coureur. Peut-être le suis-je encore : Cet aveu me déshonore. Parfois je me fais horreur. Baste ! restons tout de même Amants fervents puisqu'en somme Toi, bonne fille, et moi, brave homme. Tu m'aimes, dis, et que je t'aime. XXIV Bien qu'elle soit ta meilleure amie. C'est farce ce que nous la trompons Jusques à l'excès, sans penser mie A elle, tant nos instants sont bons, Nos instants sont bons ! Je fais des comparaisons, de même Toi cocufiant ton autre amant. Et je dois dire que ton système Pour le cocufier est charmant, Ton us est charmant ! Mon plaisir est d'autant plus coupable (Et plus exquis, grâce à ton concours) Qu'elle se montre aussi très capable Et fort experte aux choses d'amours, Mais, sans ton concours ? Trompons-la bien, car elle nous trompe Peut-être aussi, tant on est coquins Et qu'il n'est de pacte qu'on ne rompe. Trompons-fev bien. Nuls remords mesquins ! Soyons bien coquins ! XXV Je fus mystique et je ne le suis plus, (La femme m'aura repris tout entier) Non sans garder des respects absolus Pour l'idéal qu'il fallut renier. Mais la femme m'a repris tout entier ! J'allais priant le Dieu de mon enfance (Aujourd'hui c'est toi qui m'as à genoux). J'étais plein de foi, de blanche espérance. De charité sainte aux purs feux si doux. Mais aujourd'hui tu m'as à tes genoux ! La femme, par toi, redevient le maître, Un maître tout-puissant et tyrannique, Mais qu'insidieux ! feignant de tout permettre Pour en arriver à tel but satanique... O le temps béni quand j'étais ce mystique ! |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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