Paul Verlaine |
Brûle aux yeux des femmes. Mais garde ton cour Et crains la langueur Des épithalames. Bois pour oublier! L'eau-de-vie est une Qui porte la lune Dans son tablier. L'injure des hommes, Qu'est-ce que ça fait ? Va, notre cour sait Seul ce que nous sommes. Ce que nous valons Notre sang le chante ! L'épine méchante Te mord aux talons ? Le vent taquin ose Te gifler souvent? Chante dans le vent Et cueille la rose ! Va, tout est au mieux Dans ce monde pire ! Surtout laisse dire. Surtout sois joyeux D'être une victime A ces pauvres gens : Les dieux indulgents Ont aimé ton crime ! Tu refleuriras Dans un élysée ! Ame méprisée. Tu rayonneras ! Tu n'es pas de celles Qu'un coup du Destin Dissipe soudain En mille étincelles. Métal dur et clair. Chaque coup t'atline En arme divine Pour un dessein fier. Arrière la forge ! Et tu vas frémir. Vibrer et jouir Au poing de saint George Et de saint Michel, Dans des gloires calmes, Au vent pur des palmes, Sur l'aile du ciel !... C'est d'être un sourire Au milieu des pleurs, C'est d'être des fleurs Au champ du martyre, C'est d'être le feu Qui dort dans la pierre. C'est d'être en prière. C'est d'attendre un peu ! |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Paul Verlaine (1844 - 1896) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
|||||||||