Paul Verlaine |
Il faut enfin parler de la Parisienne Mieux que banalement Et lui dire sans fiel que dans la chose sienne Tout n'est pas qu'agrément. Elle-même se dit point belle mais jolie Et par « jolie » elle, elle entend Quelque chose de laid platement que pallie Un port de tête exorbitant Et qu'émaillent des mots ressassés qu'elle vole Aux journaux finis d'achever, Avec, en sus, un tortillement trop frivole Des hanches pour faire... rêver. La chlorose est son lot et ses cuisantes suites Et la tuberculose aussi. Aussi la fausse couche et ses péritonites, Aussi tous maux dans ces tons-ci... Elle qui se prétend reine de l'élégance. C'est d'Angleterre, deux ou trois Ans après, qu'elle tire - et vêt d'extravagance Ses modes, son goût et son choix. Mais assez. Résumer sera faire ouvre pie. Total : C'est fade et polisson Et c'est bavard et c'est voleur comme une pie Et c'est putain comme chausson. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Paul Verlaine (1844 - 1896) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
|||||||||