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Paul Verlaine



En lui envoyant une pensée - Poéme


Poéme / Poémes d'Paul Verlaine





Au temps où vous m'aimiez (bien sûr ?)
Vous m'envoyâtes, fraîche éclose,
Une chère petite rose,
Frais emblème, message pur.



Elle disait en son langage
Les « serments du premier amour » :
Votre cour à moi pour toujours
Et toutes les choses d'usage.



Trois ans sont passés.
Nous voilà !
Mais moi j'ai gardé la mémoire
De votre rose, et c'est ma gloire
De penser encore à cela.



Hélas ! si j'ai la souvenance,
Je n'ai plus la fleur, ni le cour !
Elle est aux quatre vents, la fleur.
Le cour ? mais, voici que j'y pense.



Fut-il mien jamais ? entre nous ?
Moi, le mien bat toujours le même",
D est toujours simple.
Un emblème
A mon tour.
Dites, voulez-vous



Que, tout pesé, je vous envoie.
Triste sélam , mais c'est ainsi,
Cette pauvre négresse-ci ?
Elle n'est pas couleur de joie.



Mais elle est couleur de mon cour ;
Je l'ai cueillie à quelque fente
Du pavé captif que j'arpente
En ce heu de juste douleur.



A-t-elle besoin d'autres preuves ?

Acceptez-la pour le plaisir.

J'ai tant fait que de la cueillir.

Et c'est presque une fleur-des-veuves.



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Paul Verlaine
(1844 - 1896)
 
  Paul Verlaine - Portrait  
 
Portrait de Paul Verlaine

Ouvres

Après une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b

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