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Paul Verlaine



Final - Poéme


Poéme / Poémes d'Paul Verlaine





J'ai fait ces vers bien qu 'un bien indigne pécheur. Ô bien indigne, après tant de grâces données.
Lâchement, salement, froidement piétinées
Par mes pieds de pécheur, de vil et laid pécheur.



J'ai fait ces vers.
Seigneur, à votre gloire encor
A votre gloire douce encore qui me tente
Toujours, en attendant la formidable attente
Ou de votre courroux ou de ta gloire encor.



Jésus, qui pus absoudre et bénir mon péché,
Mon péché monstrueux, mon crime bien plutôt !
Je me remente vais de votre amour, plutôt
Que de mon effrayant et vil et laid péché,

Jésus qui sus bénir ma folle indignité.
Bénir, souffrir, mourir pour moi, ta créature.
Et, dès avant le temps, choisis dans la nature.
Créateur, moi, ceci, pourri d'indignité !

Aussi
Jésus ! avec un immense remords
Et plein de tels sanglots ! à cause de mes fautes
Je viens et je reviens à toi, crampes aux côtes,
Les pieds pleins de cloques et les usages morts.

Les usages ?
Du cour, de la tête, de tout
Mon être on dirait cloué de paralysie.
Navrant en même temps ma pauvre poésie
Qui qg s'exhale plus, mais qui reste debout

Comme frappée, ainsi le troupeau par l'orage.
Berger en tête, et si fidèle nonobstant ;
Mon cour est là,
Seigneur, qui t'adore d'autant
Que tu m'aimes encore ainsi parmi l'orage.

Mon cour est un troupeau dissipé par l'autan.
Mais qui se réunit quand le vrai
Berger siffle
Et que le bon vieux chien.
Sergent ou
Remords, gifle
D'une dent suffisante et dure assez l'engeance

Affreuse que je suis, troupeau qui m'en allai
Vers une monstrueuse et solitaire voie. me voici.
Seigneur ô votre sainte joie !
Votre pacage simple en les prés où j'allai

Naguère, et le lin pur qu'il faut et qu'il fallut.
Et la contrition, hélas ! si nécessaire,
Et si vous voulez bien accepter ma misère,
La voici ! faites-la, telle, hélas ! qu'il fallut.

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Paul Verlaine
(1844 - 1896)
 
  Paul Verlaine - Portrait  
 
Portrait de Paul Verlaine

Ouvres

Après une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b

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