Paul Verlaine |
II est des jours, il est des mois, E est jusques à des années Où fui des Muses surannées. Déserté par toutes ses Fois, Froid aux couronnes comme aux tresses. Aux palmes ainsi qu'aux lauriers. Le Poète, dont vous riez. Connaît aussi les sécheresses. Tel un chrétien trop scrupuleux Ne trouve plus dans sa prière L'oraison douce et familière. Chaude au cour aujourd'hui frileux. A l'âme désormais glacée Qui frémit de doute en l'horreur Du seul scrupule d'une erreur Dont il soupçonne sa pensée... Mais laissez faire : l'an viendra. Le mois viendra, le jour propice Où du morose prépice L'âme immortelle surgira, Où le cour sincère et fidèle Retrouvera l'arbre et les nids Des bons pensers par Dieu bénis. Et s'y rendra d'un grand coup d'aile... Ainsi le Poète, guéri De la torpeur qui l'étiolé. Tout à coup s'essore et s'envole Vers le bosquet toujours chéri, D'où, voix qu'a refaite un long jeûne. Dans les crépuscules seuls siens. Il chante ses chagrins anciens Et l'espérance à jamais jeune ! |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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