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INVECTIVES


Poésie / Poémes d'Paul Verlaine





Invectives paraît chez Léon Vanier en 1896, après la mort de Verlaine. Le poète avait commencé à préparer cet ouvrage dès 1891. II avait rassemblé des_poèmes écrits à divers moments de sa vie : un poème qui date de 1871 (« Ecrit pendant le siège de Paris »), un reliquat de Cellulairement (les deux « Souvenirs de prison », « Opportunistes »), des poèmes rédigés vers 1880 (cinq paraissent en revues entre 1881 et 1886) et des poèmes postérieurs, dont treize voient le jour dans des revues entre 1891 et 1895. En outre, il a laissé une table des matières autographe. Mais elle comprend quelques poèmes qui appartiennent à d'autres livres. On peut en conclure que cette table ne constituait pas un état définitif. Invectives comprend, d'autre part, des poèmes qui ne figuraient pas dans cette table et l'ordre des poèmes dans le volume ne correspond pas à ce qu'indiquait la table. Une telle disparate s'explique si l'on songe aux conditions de la publication, Verlaine meurt avant d'avoir mis au point Invectives et Léon Vanier porte la responsabilité de la publication. On peut donc légitimement se demander si Verlaine aurait publié Invectives tel que nous connaissons aujourd'hui ce livre.



Verlaine y laisse libre cours à sa veine satirique. Il se montre tantôt amusé, tantôt très sévère : « Ce livre où mon fiel s'amuse » (II). De vieilles rancunes l'animent encore ; il accuse Mathilde de l'avoir épousé quand il avait de l'argent, de l'avoir ruiné et de l'avoir lâchement abandonné. Heureusement, d'autres poèmes manifestent une superbe indignation contre les vices du temps. Verlaine s'en prend aux journalistes qui ont longtemps gardé le silence sur lui et qui maintenant parlent de son ouvre, mais la gloire n'empêche pas la misère. Il attaque les éditeurs, comme Savine « brigand de littérature » (XXV). Il règle quelques comptes en matière littéraire et fustige l'opportunisme de Leconte de Lisle, la violence de Léon Bloy, l'hypocrisie d'Edmond Rod. Il marque son détachement vis-à-vis du symbolisme, du décadentisme et de l'école romane. Avec violence, il se moque des barons de la critique, comme Brunetière. D'autres poèmes stigmatisent la justice : le procureur Grivel qui le fit condamner à Vouziers ou le juge Cazeaux devant lequel il comparut à Arras. En matière politique, Verlaine s'affirme résolument royaliste ; il attaque la République et ses maîtres à penser, le régime parlementaire :



Ces chambres, bosse double au dos d'un dromadaire.

Idoines au régime, ineptie, impudeur.

(XXIX)



Patriote, il lutte contre l'anarchie internationaliste ; il chante les provinces perdues d'Alsace et de Lorraine et songe avec émotion à Metz, sa ville natale, devenue allemande. L'art ne peut pas rester ingrat envers la terre maternelle. Cette poésie satirique use parfois du pastiche : le poème XXV imite « Guitare » de Victor Hugo. Plus souvent, Verlaine a des accents vengeurs. S'il reconnaît que la poésie doit laisser un « certain vague » (III) dans les mots, la satire exige fermeté et vigueur :



Fleur de cuistrerie et de méchanceté

Au parfum de lucre et de servilité

(VI)



Voilà comment il traite Leconte de Lisle. Ces poèmes, malgré une certaine outrance, ont le mérite de la franchise et de la sincérité. Verlaine avoue ses fautes et ses erreurs, mais il n'a jamais manifesté d'orgueil. Il a toujours combattu les fausses valeurs et conservé une fidélité sans faille à la poésie.

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Paul Verlaine
(1844 - 1896)
 
  Paul Verlaine - Portrait  
 
Portrait de Paul Verlaine

Ouvres

Après une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b

Chronologie


Biographie


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