Paul Verlaine |
I La cathédrale est grise admirablement, Tandis que le jour luit adorablement Et que les arbres sont verts tout doucement. Les paysans sont naïfs et de province Pour la plupart parents, dont la toilette grince, De Parisiens dont l'orgueil n'est pas mince De les promener autour du fameux monument Qui néanmoins froissant l'orgueil de leur village. Semble à leurs yeux matois quelque chose qui ment Et va, comme un peu vil, dans le sillage Des bateaux-mouches d'ailleurs pleins abondamment D'une clientèle amusante en diable Qui file néanmoins, dévots irrémédiables. Voir les autels déserts et les tombeaux décorés richement. II Le soleil fou de mars éveille encore un peu plus la verdure Des fins arbres du quai bordant la beauté pure Et forte de la cathédrale on dirait en guipure De pierre, on croit, immémoriale et si dure ! Les cloches de la veille ont fui (leur âme, au moins. S'est tue) et pendent, patients témoins Muets jusqu'au samedi fier, où lentes sur les foins. Enfin, elles reviennent (ou, du moins, leur âme Planant sur les villes légères et les autres), Et pendant leur voyage de miraculeux apôtres A travers les humanités chastes et les infâmes, Dans la nef désolée, où seulement les flammes Des Ténèbres sévèrement bien plus sur toutes autres. S'affligent, grands ouverts, les tabernacles, âmes Muettes, symbolisant l'attente immense des apôtres. |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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