Paul Verlaine |
C'est la guerre mathématique Dans l'horreur, toute neuve encor. De son impeccable tactique : - Pas de prestige ; aucun décor ; Des malices d'anthropophages Et la raie au milieu du front : Ils feront des actes sauvages. Puis bien haut s'en affligeront. Lymphatiques incendiaires. C'est des larmes plein leurs yeux bleus Qu'ils rasent des villes entières Pour un coup de feu derrière eux ; De plus, aussi rusés qu'alertes. Ces idylliques Allemands Savent dissimuler leurs pertes Par de prestes enterrements. Constatons, enfin, puisque, en somme, L'humilité sied aux vaincus. Leur supériorité comme Fins espions. De vrais Argus ! C'est vrai, cela tient du miracle. Et vraiment ces caporaux blonds Semblent ignorer tout obstacle, Guzmans modernes aux pieds longs. Et la France, la pauvre France Devrait bannir de son grand cour Martyrisé toute espérance. Si le destin n'était moqueur ; Si dans cette lutte morose Dont certes nous ne pouvons mais. Nous n'avions avec nous la cause La plus sainte qui fut jamais ; Si quand, nos armes bien fourbies. Nos canons prêts - et les voilà ! - Forts de nos haines assouvies, Nous ne leur disions : « Halte-là ! » Si, saisissant d'une main ferme Fusils, revolvers et poignards. Nous n'allions tantôt mettre un terme A cette guerre de renards ! |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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