Paul Verlaine |
De Rome, hier matin, les cloches revenues Exhalent un concert glorieux dans les nues. L'écho puissant qui flue et tombe de la tour Vient magnifier l'air et la terre à leur tour, L'oiseau, sanctifié par l'or des salves saintes. Lui-même entonne un hymne aimable et, las de plaintes, Clame l'alleluia sur un air de chanson. Dans l'arbre, au ras des prés, et parmi le buisson. L'alouette, un motet au bec, s'est envolée ; Le rossignol a salué l'aube emperlée D'accents énamourés d'un amour plus brûlant, Et comme lumineux d'un bonheur calme et lent. Le printemps, né d'hier, allègrement frissonne ; La nature frémit d'aise, et voici que sonne Partout dans la campagne, au cour des vieux beffrois De l'allier campanile et du palais des rois. Et de tous les fracas religieux des villes Des Paris aux Moscous, des Londres aux Sévilles. Le frais appel pour l'aime célébration De l'almissime jour de résurrection ... La colombe vole au sillon et l'agneau broute. Dis-nous, Marie, qui tu rencontras en route ? Le fleuve est d'or sous le soleil renouvelé... « C'est le seigneur : en Galilée il est allé ! » - Ah ! que le cour n'est-il lavé dans l'or du fleuve ! Sanctifié dans l'or des cloches, l'âme veuve ! Et que l'esprit n'est-il humble comme l'agneau. Blanc comme la colombe en ce clair renouveau, Et que l'homme, jadis conscience introublée. N'est-il en route encore pour la Galilée ! |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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