Paul Verlaine |
Couché dans l'herbe pâle et froide de l'exil, Sous les ifs et les pins qu'argenté le grésil. Ou bien errant, semblable aux formes que suscite Le rêve, par l'horreur du paysage scythe. Tandis qu'autour, pasteurs de troupeaux fabuleux. S'effarouchent les blancs Barbares " aux yeux bleus, Le poète de l'Art d'Aimer, le tendre Ovide Embrasse l'horizon d'un long regard avide Et contemple la mer immense tristement. Le cheveu poussé rare et gris que le tourment Des bises va mêlant sur le front qui se plisse, L'habit troué livrant la chair au froid, complice. Sous l'aigreur du sourcil tordu l'oil terne et las, La barbe épaisse, inculte et presque blanche, hélas ! Tous ces témoins qu'il faut d'un deuil expiatoire Disent une sinistre et lamentable histoire D'amour excessif, d'âpre envie et de fureur Et quelque responsabilité d'Empereur. Ovide morne pense à Rome, et puis encore A Rome que sa gloire illusoire décore. Or, Jésus ! vous m'avez justement obscurci : Mais n'étant pas Ovide, au moins je suis ceci. |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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