Paul Verlaine |
Seul bijou de ma pauvreté, Ton mince argent, ta perle fausse (En tout quatre francs) ont tenté Quelqu'un dont l'esprit ne se hausse. Parmi ces paysans cafards A vous dégoûter d'être au monde, - Tas d'Onans et de Putiphars ! - Que juste au niveau de l'immonde, Et le Témoin, et le Gardien, Le Grain d'une poussière illustre. Un ami du mien et du tien Crispe sur Lui sa main de rustre ! Est-ce simplement un voleur, Ou s'il se guindé au sacrilège ? Bah ! ces rustiques-là ! Mais leur Gros laid vice que rien n'allège Ne connaît rien que de brutal Et ne s'est jamais douté d'une Ame immortelle. Du métal. C'est tout ce qu'il voit dans la lune ; Tout ce qu'il voit dans le soleil, C'est foin épais et fumier dense, El quand éclôt le jour vermeil, Il suppute timbre et quittance, Hypothèque, gens mis dedans. Placements, la dot de la fille, Crédits ouverts à deux battants Et l'usure au bout qui mordille ! Donc, vol, oui, sacrilège, non. Mais le fait monstrueux existe, Et pour cet ouvrage sans nom Mon âme est immensément triste. Ô pour lui ramener la paix. Daignez, vous, grand saint Benoît Labre, Écouter les voux que je fais, Peur que ma foi ne se délabre En voyant ce crime impuni Rester inutile ! Ô la Grâce, Implorez-la sur l'homme, et ni L'homme ni moi n'oublierons. Grâce ! Grâce pour le pauvre larron Inconscient du péché pire ! Intercédez, ô bon patron, Et qu'enfin le bon Dieu l'inspire. Que de ce débris de ce corps Exalté par la pénitence Sorte une vertu de remords. Et que l'exquis conseil le tance Et lui montre toute l'horreur Du vol et de ce vol impie Avec la torpeur et l'erreur D'un passé qu'il faut qu'il expie. Qu'il s'émeuve à ce double objet Et tremblant au son du tonnerre Respecte ce qu'il outrageait En attendant qu'il le vénère. Et que cette conversion L'amène à la foi de ses pères D'avant la Révolution. Ma Foi, dis-le moi, tu l'espères ? Ma Foi, celle du charbonnier Ainsi la veux-je, et la souhaite Au possesseur, croyons dernier. De la sainte petite boîte ! |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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