Paul Verlaine |
Mon cour est gros comme la mer, Qui s'exile de l'être cher ! Gros comme elle et plus qu'elle amer. Ma tête est comme la tempête. Elle est folle et forte, ma tête, Plus qu'elle, effrénée, inquiète... Furieuse et triste d'avoir Ce doux et douloureux devoir De m'exiler au pays noir... Mais puisqu'il le faut pour ma reine Embarquons d'une âme sereine. Et fi de toute crainte vaine ! Ah ! quoi que fasse le bateau Ivre des colères de l'eau Qui tantôt s'érige en tombeau. Tantôt se creuse, affreuse fosse, Embarquons sans nulle peur fausse °, Sans nul regret menteur ! Se hausse Au ciel ou s'abîme en l'enfer* Le bateau douloureux et fier Moins que mon cour, moins que la mer ! Or, je pars pour ma souveraine Et reviendrai l'âme sereine, Chargé pour cette douce reine De diamants, de perles, d'ors ! Et bercé, mer, en tes bras forts, Et rêvant de trésors, je dors. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Paul Verlaine (1844 - 1896) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
|||||||||