Paul Verlaine |
Les petits ifs du cimetière Frémissent au vent hièmal, Dans la glaciale lumière. Avec des bruits sourds qui font mal. Les croix de bois des tombes neuves Vibrent sur un ton anormal. Silencieux comme des fleuves, Mais gros de pleurs comme eux de flots. Les fils, les mères et les veuves, Par les détours du triste enclos S'écoulent, - lente théorie, - Au rythme heurté des sanglots. Le sol sous les pieds glisse et crie, Là-haut de grands nuages tors S'échevèlent avec furie. Pénétrant comme le remords, Tombe un froid lourd qui vous écoure Et qui doit filtrer chez les morts, Chez les pauvres morts , à toute heure Seuls, et sans cesse grelottants, Qu'on les oublie ou qu'on les pleure ! - Ah ! vienne vite le Printemps, Et son clair soleil qui caresse, Et ses doux oiseaux caquetants ! Refleurisse l'enchanteresse Gloire des jardins et des champs Que l'âpre hiver tient en détresse ! Et que - des levers aux couchants - L'or dilaté d'un ciel sans bornes Berce de parfums et de chants. Chers endormis, vos sommeils mornes ! |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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