Paul Verlaine |
Je voyageai dernièrement hors de Paris. Où ça ? Bien loin, hélas, du marbre et des lambris Pompeux, où j'ai depuis longtemps l'honneur de vivre Mal et peu. - J'y grisai mes yeux du plus fin cuivre Et du plus rare argent des Pays-Bas. De l'or De France, non ! Car la France est un fier trésor De travail et, disons-le, de patriotisme, D'or aussi, mais saint ; l'or de mon pays, - cet isthme Vers l'Alsace et vers la Lorraine, ô natal Metz - N'est pas pour mes besoins. Donc, par monts tant famés. Par vaux si renommés, par campagnes trop belles Que l'amour du pays a faites immortelles. Je rôdais, aimant, presque autant que mon pays, Ces amis de là-bas, point de chez vous, faillis A l'honneur militaire en dépit de vos forces. Arbres réduits à rien en dépit des écorces Diverses que donc le printemps vous flanque au dos, - Printemps, faiseur de guerre et leveur de rideaux ! - Mais, j'oubliais, je ne parle que de voyages Artistiques - et ceci n'est guère que gages D'union fraternelle avec tous les pays. Donc vivent Belgique et Hollande et que haïs Soient tous les ennemis de la sainte Alliance Dont nous serions si bien, l'Allemagne et la France. |
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Paul Verlaine (1844 - 1896) |
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Portrait de Paul Verlaine | |||||||||
OuvresAprès une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b ChronologieBiographie |
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