Philippe Jaccottet |
I La nuit n'est pas ce que l'on croit, revers du feu chute du jour et négation de la lumière, mais subterfuge fait pour nous ouvrir les yeux sur ce qui reste irrévélé tant qu'on l'éclairé. Les zélés serviteurs du visible éloignés, sous le feuillage des ténèbres est établie la demeure de la violette, le dernier refuge de celui qui vieillit sans patrie... II Comme l'huile qui dort dans la lampe et bientôt tout entière se change en lueur et respire sous la lune emportée par le vol des oiseaux, tu murmures et tu brûles. (Mais comment dire cette chose qui est trop pure pour la voix?) Tu es le feu naissant sur les froides rivières, l'alouette jaillie du champ... Je vois en toi s'ouvrir et s'entêter la beauté de la terre. III Je te parle, mon petit jour. Mais tout cela ne serait-il qu'un vol de paroles dans l'air? Nomade est la lumière. Celle qu'on embrassa devient celle qui fut embrassée, et se perd. Qu'une dernière fois dans la voix qui l'implore elle se lève donc et rayonne, l'aurore. |
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Philippe Jaccottet (1925 - ?) |
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Portrait de Philippe Jaccottet | |||||||||
Biographie / OuvresL'oeuvre de Jaccottet puise son inspiration dans la contemplation du paysage de sa région. Son oeuvre se distingue notamment par le dépouillement et l'absence d'artifices. Son sujet préféré est l'étude de l'homme dans son milieu naturel. Son journal, publié dans « Les semaisons, carnets 1954-62 » (1984) et « La seconde semaison, carnets 1980-94 » (1996), montre son engagement permanent dans une co |
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