Tristan Corbière |
Naissance: 18 juillet 1845 au manoir de Coat-Congar à Morlaix (Finistère) Décès: 1er mars 1875 à Morlaix Il est né de l'union d'Édouard Corbière et d'Angélique Aspasie Puyo que 33 ans séparent : à sa naissance, son père est âgé de 52 ans, et sa mère de 19. Edouard Joachim Corbière, dit Tristan Corbière, né en 1845, au manoir de Coat-Congar, en Bretagne, est le fils d'un homme de lettres, capitaine au long cours et directeur de la chambre de commerce de Morlaix. Comme son père, Edouard voudrait naviguer, mais des crises de rhumatismes l'obligent à interrompre ses études à quinze ans. Installé près de Roscoff, il en hante les cabarets. On se moque de sa longue silhouette, de sa laideur. Malgré des problèmes pulmonaires, il sort en mer par tous les temps. S'étant lié à des peintres en vacances, il suit l'un d'eux en Italie et, lors du voyage, qui le déçoit, rencontre Armida Josefina Cuchiani, qu'il rebaptise Marcelle. Elle est la maîtresse d'un hobereau français, et devient sa muse, avec la complicité de l'amant en titre. Il suit le couple à Paris, collabore à une revue et fait publier, à compte d'auteur, son unique recueil poétique, Les Amours jaunes, qui passe complètement inaperçu (1873). L'année suivante, on le trouve, un soir de décembre, gisant dans sa chambre en tenue de soirée. Marcelle tente de le soigner avant que la mère du poète ne le fasse revenir à Morlaix, où il s'éteint, le 1er mars 1875, l'année de ses trente ans, en pressant sur sa poitrine une touffe de bruyères en fleur. Ce n'est que dix ans après leur parution que Verlaine, touché par le destin et le génie de ce « poète maudit », révèle Les Amours jaunes au public. La poésie de Corbière rejette tout lyrisme, toute sentimentalité romantique. C'est au contraire l'ironie qui caractérise l'ouvre du poète breton, l'ironie envers l'échec qu'est sa vie, ironie aussi envers l'amour qu'il éprouve pour Armida-Josefina Cuchiani, l'actrice italienne qui lui inspire les Amours jaunes. Corbière est aussi le poète de la mer. Son père, déjà, était un célèbre romancier breton, passionné de récits de naufrages et de flibustiers. Tristan, lui, évoque les paysages mauvais de Bretagne, les histoires pathétiques de matelots perdus en mer ou raconte l'histoire des trépassés qui continuent de hanter certains lieux secrets de Bretagne. « A une camarade » : Corbière est tout entier dans ce poème. On l'y voit mettre fin à sa passion - la seule qu'il vécut : il mourut à 30 ans - pour la jeune comédienne Armida-Josefina Cuchiani : « L'Amour entre nous vient battre de l'aile. » Il le fait à sa manière, grinçante, sur le mode ironique, laissant pourtant percer quelle tendresse inassouvie ! « Moi qui l'aimais tant ton rire si frais ! » Après une enfance passée sans histoire dans le manoir du Launay, Tristan est envoyé à l'âge de 14 ans en pension au lycée impérial de Saint-Brieuc. C'est à cette époque qu'il commence à souffrir du rhumatisme articulaire qui lui gâchera l'existence et qui aura raison de lui. Son état de santé s'aggravant, il doit quitter Saint-Brieuc l'année suivante pour rejoindre son oncle médecin établi à Nantes. Il entre au lycée de Nantes en qualité d'externe. Deux ans plus tard, son état de santé l'oblige à cesser ses études. Commence alors une vie de marginal ; il voyage dans le sud de la France, où il lit les ouvres de Hugo, de Baudelaire, de Musset. À la rentrée de Pâques 1859 Tristan est interne au Lycée Impérial de Saint-Brieuc. Les longues lettres qu'il adresse à sa famille plusieurs fois par semaine montrent que la rupture avec les siens et son « cher Launay », la demeure familiale louée près de Coat-Congar, n'a pas été sans déchirement. Elle révèle aussi l'image d'un adolescent soucieux de l'affection de ses parents, en même temps que le brio avec lequel il narre aux siens ses démêlés avec un pion dévoile le tour d'esprit original et mûr d'un jeune garçon déjà doué pour l'écriture, la caricature et les pastiches, ce dont témoignent aussi ses premiers vers : « À eux le latin de cuisine Qu'ils courent après pauvres fous À eux la version latine Mais la narration est à nous.» |
Tristan Corbière (1845 - 1875) |
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Portrait de Tristan Corbière | |||||||||
Biographie / Ouvres1845. |
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