Tristan Corbière |
Ils sont fiers ceux-là!... comme poux sur la gale! C'est à la don-juan qu'ils vous font votre malle. Ils ne sentent pas bon, mais ils fleurent le preux : Valeureux vauriens, crétins chevalereux! Prenant sans demander - toujours suant la race, - Et demandant un sol, - mais toujours pleins de grâce.. Là, j'ai fait le croquis d'un mendiant à cheval : - Le Cid... un cid par un été de carnaval : - Je cheminais - à pied - traînant une compagne; Le soleil craquelait la route en blanc-d'Espagne; Et le cid fut sur nous en un temps de galop... Là, me pressant entre le mur et le garrot : - Ah! seigneur Cavalier, d'honneur! sur ma parole! Je mendie à genoux : un oignon... une obole?... - (Et son cheval paissait mon col.) - Pauvre animal, Il vous aime déjà ! Ne prenez pas à mal... -Au large !-Oh ! mais : au moins votre bout de cigare?... La Vierge vous le rende. - Allons : au large! ou : gare!... (Son pied nu prenait ma poche en étrier.) - Pitié pour un infirme, ô seigneur-cavalier... - Tiens donc un sou... - Senor, que jamais je n'oublie Votre Grâce! Pardon, je vous ai retardé... Senora : Merci, toi! pour être si jolie... Ma Jolie, et : Merci pour m'avoir regardé! |
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Tristan Corbière (1845 - 1875) |
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Portrait de Tristan Corbière | |||||||||
Biographie / Ouvres1845. |
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