Tristan Corbière |
Je suis la Pipe d'un poète, Sa nourrice, et : j'endors sa Bête. Quand ses chimères éborgnées Viennent se heurter à son front, Je fume... Et lui, dans son plafond, Ne peut plus voir les araignées. ...Je lui fais un ciel, des nuages, La mer, le désert, des mirages; - 11 laisse errer là son oil mort... Et, quand lourde devient la nue, Il croit voir une ombre connue, - Et je sens mon tuyau qu'il mord... - Un autre tourbillon délie Son âme, son carcan, sa vie! ... Et je me sens m'éteindre. - Il dort - - Dors encor : la Bête est calmée, File ton rêve jusqu'au bout... Mon Pauvre!... la fumée est tout. - S'il est vrai que tout est fumée... Paris. - Janvier. |
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Tristan Corbière (1845 - 1875) |
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Portrait de Tristan Corbière | |||||||||
Biographie / Ouvres1845. |
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