Tristan Corbière |
- C' est la mer : - calme plat - et la grande marée, Avec un grondement lointain, s'est retirée. Le flot va revenir, se roulant dans son bruit - - Entendez-vous gratter les crabes de la nuit... - C'est le Styx asséché; Le chiffonnier Diogène, Sa lanterne à la main, s'en vient errer sans gêne. Le long du ruisseau noir, les poètes pervers Pèchent; leur crâne creux leur sert de boîte à vers. - C'est le champ : Pour glaner les impures charpies S'abat le vol tournant des hideuses harpies. Le lapin de gouttière, à l'affût des rongeurs, Fuit les fils de Bondy, nocturnes vendangeurs. - C'est la mort : La police gît - En haut, l'amour Fait la sieste en tétant la viande d'un bras lourd, Où le baiser éteint laisse sa plaque rouge... L'heure est seule - Ecoutez : ... pas un rêve ne bouge - C'est la vie : Ecoutez : la source vive chante L'éternelle chanson, sur la tête gluante D'un dieu marin tirant ses membres nus et verts Sur le lit de la morgue... Et les yeux grand'ouverts ! |
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Tristan Corbière (1845 - 1875) |
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Portrait de Tristan Corbière | |||||||||
Biographie / Ouvres1845. |
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