Valery Larbaud |
Je chante l'Ungrund primordial et omniprésent. Je tiens dans mes mains de prodigieuses étoiles vertes; J'ai cueilli toutes les fleurs grises de la mer; Je suis né de l'amour anonyme de la Sagesse; J'apporte le sourire le plus naïf de la vie, Une volupté toute neuve au monde, Et les roses incomparables de la mort. Je suis un passant comme les autres; Je suis le mendiant qui remercie ; J'ai rejeté loin de moi tout ce qui est objet de connaissance ; Je suis pareil aux animaux les moins organises; Je suis agi par la Divine Variété visible. ASPIRATIONS Là-bas, mes ouvriers sont dans le guano jusqu'au cou, les sales ! A me gagner cet argent Rutilant, que je dépense moi, avec des mains propres. Bon Dieu, quels dégoûtants! Fi donc! Ah! m'en aller dans une tartane à voile d'or Vers des pays infiniment aristocratiques! Danser sur des ventres d'aimées couvertes de bijoux; Valser dans des îles de soie sur un lac parfumé; Avoir plus de désirs encor que je n'en ai! Langueur et malaise de n'avoir rien à faire, Est-ce vous que j'aime, ou le désir d'être occupé? Répondez, répondes à ce cour angoissé, Y a-t-il un moyen d'être encor plus heureux? Le Caire, hiver 1901. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Valery Larbaud (1881 - 1957) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Valery Larbaud | |||||||||
Biographie / OuvresEnfant unique d'un père pharmacien, propriétaire des sources de Vichy Saint-Yorre, décédé quand Valéry Larbaud a huit ans, il est élevé par sa mère et sa tante. En 1908, licencié ès lettres, il publie 'Poèmes par un riche amateur' sans spécifier son nom. Rentier grâce à la fortune familiale, il voyage à grands frais, mène une vie de dandy, fréquentant les stations thermales pour soigner sa santé f |
|||||||||