Valery Larbaud |
Non pas moi, Mais les poètes cubains pourraient te bien chanter O charmante Concha, Toi mon rameau de /leurs et ma Vega Beal! Puissé-je te regarder longuement comme on regarde les flammes, Comme, au cceur de l'hiver, on regarde le jeu : J'aime à baiser une femme de flammes, Je veux baiser une femme de feu ! Que je vous porte donc dans mes deux mains, mains brunes; Que je sois donc ébloui par vous, grands yeux; Que je sente ton parfum dans l'ombre, rose dorée des .Indes; Que je te contemple dans la rue ou au théâtre, Sérieuse, belle et haute, et souriante. Grande jeune femme impressionnante ; - chiquilla! Ma femme devant Dieu! ma bourgeoise ! ma squaivl Mon noir petit souillon! mon bel oiseau des lies! Avec mon tomahawk et ma hache de guerre, Mon quipocamayo et ma coricoya. Ne suis-je pas le chef indien que lu désirais, Le maître et l'époux qu'il te fallait, princesse indienne? Etends-loi, ma beauté, sur cette peau d'ours blanc, Kl laisse ma main toucher ton visage dans l'ombre; Tu es plus belle que la Perricholi, si célèbre, Et je suis plus généreux que tous les Vice-Rois ; Voici des diamants et des perles, - Mon amour, que voulez-vous encore de moi? Sa dame D'autres diamants et d'autres perles. Un miroir Vieille Lola, tu me disais : « Milordito, Si j'étais aussi riche que vous serez un jour Quand votre cher papa aura disparu, Je passerais tout mon temps à me regarder dans la glace. » Et je riais, ne comprenant pas bien. Parlais-tu sérieusement ou le moquais-tu? Eh bien ! j'ai trouvé ce miroir et m'y regarde Tous les jours, du matin au soir, sais-tu, Maïa ! Ce miroir (assez grand pour moi) c'est le Monde. (Comme j'ai été content, le jour où j'ai trouvé Ce mot. Il me paraissait neuf et bien pensé; Aujourd'hui je le transcris sans enthousiasme.) O Société des Hommes! Je m'habitue à ton amertume; J'y trouve même une douceur inattendue. « Monsieur Moynat m'a dit en songe Comme c'est bien cela, ô Solidarité, Et qu'il est agréable au fond, Société, De se faire le complice conscient de tes crimes. |
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Valery Larbaud (1881 - 1957) |
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Portrait de Valery Larbaud | |||||||||
Biographie / OuvresEnfant unique d'un père pharmacien, propriétaire des sources de Vichy Saint-Yorre, décédé quand Valéry Larbaud a huit ans, il est élevé par sa mère et sa tante. En 1908, licencié ès lettres, il publie 'Poèmes par un riche amateur' sans spécifier son nom. Rentier grâce à la fortune familiale, il voyage à grands frais, mène une vie de dandy, fréquentant les stations thermales pour soigner sa santé f |
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