Valery Larbaud |
Je suis un Bourgeois bourgeoisant, désirant, libéral et socialiste, L'embourgeoisement final et irrévocable des Couches Profondes. (Tout le monde fonctionnaire, tout le monde velu d'habits bourgeois Vivant bourgeoisement, dans les immeubles construits en style bourgeois) - Allons enfants de la Patrie, les temps approchent! Donc fini, l'Art! finie la Religion! (Soyons civilisés, que diable) ! Assez de ces sottises, vous dis-je; Et l'Art, d'abord, qui est-ce qui comprend ça, au jour d'aujourd'hui? J'aime justement - vous ne m'empêcherez pas de les acheter- Ces objets d'art que vous tournez en ridicule. J'aime tout ce qui est solide. Cossu, parvenu, criard et riche. O la beauté de tout ce qui est riche ! Apprenez donc, tristes gueux, que je ne suis pas votre confrère, Car je suis un homme Riche et Vertueux, et j'écris ce que je veux écrire; Je ne consulte que mon goût, Et quand ça me dégoûte, Je ne prends même pas la peine De mettre un point. Apprenez que je paie pour me faire éditer, Et que du Public je me fous Car l'Amateur je suis, Aimé de la Postérité porteuse-dc-couronnes-à-domicile. |
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Valery Larbaud (1881 - 1957) |
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Portrait de Valery Larbaud | |||||||||
Biographie / OuvresEnfant unique d'un père pharmacien, propriétaire des sources de Vichy Saint-Yorre, décédé quand Valéry Larbaud a huit ans, il est élevé par sa mère et sa tante. En 1908, licencié ès lettres, il publie 'Poèmes par un riche amateur' sans spécifier son nom. Rentier grâce à la fortune familiale, il voyage à grands frais, mène une vie de dandy, fréquentant les stations thermales pour soigner sa santé f |
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