Valery Larbaud |
Voyageuse ! ô cosmopolite ! à présent Désaffectée, rangée, retirée des affaires. Un peu en retrait de la voie, Vieille et rose au milieu des miracles du matin, Avec ta marquise inutile Tu étends au soleil des collines ton quai vide (Ce quai qu'autrefois balayait La robe d'air tourbillonnant des grands express) Ton quai silencieux au bord d'une prairie, Avec les portes toujours fermées de tes salles d'attente, Dont la chaleur de l'été craquelé les volets... O gare qui as vu tant d'adieux, Tant de départs et tant de retours, Gare, ô double porte ouverte sur l'immensité charmante De la Terre, où quelque part doit se trouver la joie de Dieu Comme une chose inattendue, éblouissante; Désormais tu reposes et tu goûtes les saisons Qui reviennent portant la brise ou le soleil, et tes pierres Connaissent l'éclair froid des lézards; et le chatouillement Des doigts légers du vent dans l'herbe où sont les rails Rouges et rugueux de rouille, Est ton seul visiteur. L'ébranlement des trains no te caresse plus : Ils passent loin de toi sans s'arrêter sur ta pelouse, Et te laissent à ta paix bucolique, ô gare enfin tranquille Au cour frais de la France. |
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Valery Larbaud (1881 - 1957) |
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Portrait de Valery Larbaud | |||||||||
Biographie / OuvresEnfant unique d'un père pharmacien, propriétaire des sources de Vichy Saint-Yorre, décédé quand Valéry Larbaud a huit ans, il est élevé par sa mère et sa tante. En 1908, licencié ès lettres, il publie 'Poèmes par un riche amateur' sans spécifier son nom. Rentier grâce à la fortune familiale, il voyage à grands frais, mène une vie de dandy, fréquentant les stations thermales pour soigner sa santé f |
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