wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Valery Larbaud



Londres - Poéme


Poéme / Poémes d'Valery Larbaud





Après avoir aimé des yeux dans
Burlington
Arcade,
Je redescends
Piccadilly à pied, doucement. 0 bouffées de printemps mêlées à des odeurs d'urine,
Entre les grilles du
Green
Park et la station des cabs,
Combien vous êtes émouvantes!

Puis, je suis
Rotten
Row, vers
Kensington, plus calme,
Moins en poésie, moins sous le charme
De ces couleurs, de ces odeurs et de ce grondement de
Londres.

(0
Johnson, je comprends ton cour, savant
D6cteur,
Ce cour tout résonnant des bruits de la grand'ville :
L'horizon de
Fleet
Street suffisait à tes yeux.)

O jardins verts et bleus, brouillards blancs, voiles mauves
I

Barrant l'eau de platine morne du
Bassin,

Qui dort sous l'impalpable gaze d'une riche brume,

Le long sillage d'un oiseau d'eau couleur de rouille...

Il y a la
Tamise, que
Madame d'Aulnoy

Trouvait « un des plus beaux cours d'eau du monde ».

Ses personnages historiques y naviguaient, l'été,

Au soir tombant, froissant le reflet blanc

Des premières étoiles ;

Et les barges, tendues de soie, chargées de princes

Et de dames couchés sur les carreaux brodés,

Et
Buckingham et les menines de la
Reine,

S'avançaient doucement, comme un rêve, sur l'eau,

Ou comme notre cour se bercerait longtemps

Aux beaux rythmes des vers royaux d'Albert
Samain.

La rue luisante où tout se mire ;

Le bus multicolore, le cab noir, la girl en rose

Et même un peu de soleil couchant, on dirait...

Les toits lavés, le square bleuâtre et tout fumant...

Les nuages de cuivre sali qui s'élèvent lentement...

Accalmie et tiédeur humide, et odeur de miel du tabac;

La dorure de ce livre

Devient plus claire à chaque instant : un essai de soleil

sans doute. (Trop tard, la nuit le prendra fatalement.)
Et voici qu'éclate l'orgue de
Barbarie après l'averse.

Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Valery Larbaud
(1881 - 1957)
 
  Valery Larbaud - Portrait  
 
Portrait de Valery Larbaud

Biographie / Ouvres

Enfant unique d'un père pharmacien, propriétaire des sources de Vichy Saint-Yorre, décédé quand Valéry Larbaud a huit ans, il est élevé par sa mère et sa tante. En 1908, licencié ès lettres, il publie 'Poèmes par un riche amateur' sans spécifier son nom. Rentier grâce à la fortune familiale, il voyage à grands frais, mène une vie de dandy, fréquentant les stations thermales pour soigner sa santé f

mobile-img