Valery Larbaud |
Assez de mots, assez de phrases! ô vie réelle, Sans art et sans métaphores, sois à moi. Viens dans mes bras, sur mes genoux, Viens dans mon cour, viens dans mes vers, ma vie. Je te vois devant moi, ouverte, interminable, Comme une rue du Sud béni, étroite et chaude, Et tortueuse entre des maisons très hautes, dont les faîtes Trempent dans le ciel du soir, heurtés Par des chauves-souris mou-volantes ; Rue, comme un grand corridor parfumé D'un Barrio del Mar dont la mer est en effet voisine, Et où, dans la nuit calme, tout à l'heure, Les serenos psalmodieront les heures... Mais, ma vie, c'est toujours cette rue à la veille Du jour de Saint-Joseph, quand des musiciens, Des guitares sous leurs capes, donnent des sérénades : On entendra, jusqu'au sommeil très doux, le bruit Plus doux encore que le sommeil, des cordes et du bois, Si tremblant, si joyeux, si attendrissant et si timide, Que si seulement je chante |
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Valery Larbaud (1881 - 1957) |
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Portrait de Valery Larbaud | |||||||||
Biographie / OuvresEnfant unique d'un père pharmacien, propriétaire des sources de Vichy Saint-Yorre, décédé quand Valéry Larbaud a huit ans, il est élevé par sa mère et sa tante. En 1908, licencié ès lettres, il publie 'Poèmes par un riche amateur' sans spécifier son nom. Rentier grâce à la fortune familiale, il voyage à grands frais, mène une vie de dandy, fréquentant les stations thermales pour soigner sa santé f |
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