Valery Larbaud |
Oh, la nuit d'été tropical 1 Des atolls d'étincellements émergeant d'abîmes bleuâtres I Le Crucero flamboyant I Oh, m'étendre sur le pont d'un grand navire En route vers l'Insulinde, Nu, et béer à l'infini béant sur moi. (Mon cour d'enfant abandonné, ô cher malade, Mon cour serait content de ta main à presser, Dans cette ombre en feu des nuits Éblouissantes où je voudrais pouvoir m'envoler.) Sur les navires d'autrefois, tout pavoises, Dont la poupe était un palais aux cents fenêtres dorées, Et que surmontait un Himalaya de toiles, On n'avait pas, ininterrompue, cette palpitation des étoiles, Cette vision de la Création, immensément Silencieuse - sur la tête, tout déroulé, le firmament. Je désire un matin de printemps, un peu grisâtre, dans la chambre d'hôtel, La fenêtre ouverte en coin sur la rue de Noailles, à l'air frais, Et voir là-bas (cinq heures, pas encore de tramways) Le calme Vieux Port et les bateaux du Château d'If. |
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Valery Larbaud (1881 - 1957) |
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Portrait de Valery Larbaud | |||||||||
Biographie / OuvresEnfant unique d'un père pharmacien, propriétaire des sources de Vichy Saint-Yorre, décédé quand Valéry Larbaud a huit ans, il est élevé par sa mère et sa tante. En 1908, licencié ès lettres, il publie 'Poèmes par un riche amateur' sans spécifier son nom. Rentier grâce à la fortune familiale, il voyage à grands frais, mène une vie de dandy, fréquentant les stations thermales pour soigner sa santé f |
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