Valery Larbaud |
La pluie tombera tout le jour Sur les terrasses qui se dressent Entre le ciel en mouvement Et les régions solennelles De l'Empire du Soleil Blanc. La Montagne-Inconnue se voile, Et les gardiens de l'estuaire, Les deux éléphants échoués, Plongent dans l'immense brouillard Et partent pour l'Ile d'argent. Mais dans le jardin triste et bleu Méditant sur ce midi sombre, Où les capucines froissées S'affalent et mêlent, pressées, Leur robe jaune-orange et rouge; On découvre, au bout d'un moment, Quand on se croyait le plus seul, Le nid, sous le porche abrité, Où beaucoup d'yeux clairs et tranquilles Regardent le jardin fumer. Oh! comme la pluie les rend sages, Et comme elles se taisent bien! Et comme elles sont attentives A tous ces regards blancs qui bougent Dans les buis et les lauriers noirs 1 Est-ce bien la Maisie-la-Folle, Et Gladys qui rit tout le temps; Violette aux genoux écorcbés, Et Gwenny qui lance toujours Son volant par-dessus le mur? |
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Valery Larbaud (1881 - 1957) |
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Portrait de Valery Larbaud | |||||||||
Biographie / OuvresEnfant unique d'un père pharmacien, propriétaire des sources de Vichy Saint-Yorre, décédé quand Valéry Larbaud a huit ans, il est élevé par sa mère et sa tante. En 1908, licencié ès lettres, il publie 'Poèmes par un riche amateur' sans spécifier son nom. Rentier grâce à la fortune familiale, il voyage à grands frais, mène une vie de dandy, fréquentant les stations thermales pour soigner sa santé f |
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