Yves Bonnefoy |
Ici, dans le lieu clair. Ce n'est plus l'aube, C'est déjà la journée aux dicibles désirs. Des mirages d'un chant dans ton rêve il ne reste Que ce scintillement de pierres à venir. Ici, et jusqu'au soir. La rose d'ombres Tournera sur les murs. La rose d'heures Défleurira sans bruit. Les dalles claires Mèneront à leur gré ces pas épris du jour. Ici, toujours ici. Pierres sur pierres Ont bâti le pays dit par le souvenir. A peine si le bruit de fruits simples qui tombent Enfièvre encore en toi le temps qui va guérir. La voix de ce qui détruit Sonne encor dans l'arbre de pierre. Le pas risqué sur la porte Peut encore vaincre la nuit. D'où vient l'Odipe qui passe ? Vois, pourtant, il a gagné. Une sagesse immobile Dès qu'il répond se dissipe. Le Sphinx qui se tait demeure Dans le sable de l'Idée. Mais le Sphinx parle, et succombe. Pourquoi des mots ? Par confiance, Et pour qu'un feu retraverse La voix d'Odipe sauvé. |
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Yves Bonnefoy (1923 - ?) |
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