Yves Bonnefoy |
Le jour se penche sur le fleuve du passé. Il cherche à ressaisir Les armes tôt perdues, Les joyaux de la mon enfaniine profonde. Il n'ose pas savoir S'il est vraiment le jour Et s'il a droit d'aimer cette parole d'aube Qui a troué pour lui la muraille du jour Une torche est portée dans le jour gris. Le léu déchire le jour. Il y a que la transparence de la llamme Amèrement nie le jour. Il y a que la lampe brûlait bas, Qu'elle penchait vers toi sa face grise, Qu'elle tremblait, dans l'espace des arbres, Comme un oiseau blessé chargé de mort. - L'huile brisant aux ports de la mer cendreuse Va-t-elle s'empourprer d'un dernier jour, Le navire qui veut l'écume puis la rive Paraîtra-t-il enfin sous l'étoile du jour ? Ici la pierre est seule et d'âme vaste et grise Et toi tu as marché sans que vienne le jour. |
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Yves Bonnefoy (1923 - ?) |
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