Yves Bonnefoy |
Phénix parlant au feu, qui est destin Et paysage clair jetant ses ombres. Je suis celui que tu attends, dit-il. Je viens me perdre en ton grave pays. Il regarde le feu. Comment il vient. Comment il s'établit dans l'âme obscure Et quand l'aube parait à des vitres, comment Le feu se tait, et va dormir plus bas que feu Il le nourrit de silence. Il espère Que chaque pli d'un silence éternel. En se posant sur lui comme le sable. Aggravera son immortalité. Tu sauras qu'un oiseau a parlé, plus haut Que tout arbre réel, plus simplement Que toute voix d'ici dans nos ramures, Ei tu t'efforceras de quitter le port De ces arbres, tes cris anciens, de pierre ou cendre. Tu marcheras, Tes pas seront longtemps la nuit, la terre nue, Et lui s'éloignera chantant de rive en rive. |
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Yves Bonnefoy (1923 - ?) |
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