Charles Baudelaire |
O fins d'automne, hivers, printemps trempés de boue, Endormeuses saisons ! Je vous aime et vous loue D'envelopper ainsi mon cour et mon cerveau D'un linceul vaporeux et d'un vague tombeau. Dans cette grande plaine où l'autan froid se joue, Où par les longues nuits la girouette s'enroue, Mon âme mieux qu'au temps du tiède renouveau Ouvrira largement ses ailes de corbeau. Rien n'est plus doux au cour plein de choses funèbres, Et sur qui dès longtemps descendent les frimas, O blafardes saisons, reines de nos climats, Que l'aspect permanent de vos pâles ténèbres, - Si ce n'est, par un soir sans lune, deux à deux, D'endormir la douleur sur un lit hasardeux. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Charles Baudelaire (1821 - 1867) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Charles Baudelaire | |||||||||
BiographieCharles Baudelaire, né à Paris en 1821, a six ans lorsqu'il perd son père, un peintre fantasque et cultivé, ancien prêtre assermenté. Sa mère se remarie avec le futur général Aupick, union que l'enfant qui rêve, de Lyon à Paris, au gré des garnisons, en de tristes internats, d'être « tantôt pape, tantôt comédien », accepte mal. Reçu au baccalauréat, tandis que son beau-père est nommé général de br RepÈres biographiques |
|||||||||