Charles Baudelaire |
Deux guerriers ont couru l'un sur l'autre; leurs armes Ont éclaboussé l'air de lueurs et de sang. Ces jeux, ces cliquetis du fer sont les vacarmes D'une jeunesse en proie à l'amour vagissant. Les glaives sont brisés! comme notre jeunesse, Ma chère! Mais les dents, les ongles acérés, Vengent bientôt l'épée et la dague traîtresse. - O fureur des cours mûrs par l'amour ulcérés! Dans le ravin hanté des chats-pards et des onces Nos héros, s'étreignant méchamment, ont roulé, Et leur peau fleurira l'aridité des ronces. Ce gouffre, c'est l'enfer, de nos amis peuplé! Roulons-y sans remords, amazone inhumaine, Afin d'éterniser l'ardeur de notre haine! |
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Charles Baudelaire (1821 - 1867) |
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Portrait de Charles Baudelaire | |||||||||
BiographieCharles Baudelaire, né à Paris en 1821, a six ans lorsqu'il perd son père, un peintre fantasque et cultivé, ancien prêtre assermenté. Sa mère se remarie avec le futur général Aupick, union que l'enfant qui rêve, de Lyon à Paris, au gré des garnisons, en de tristes internats, d'être « tantôt pape, tantôt comédien », accepte mal. Reçu au baccalauréat, tandis que son beau-père est nommé général de br RepÈres biographiques |
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