Clément Marot |
(...) Pour revenir doncques à mon propos, Rhadamanthus avecques ses suppôts Dedans Paris, combien que fusse à Blois, Encontre moi fait ses premiers exploits, En saisissant de ses mains violentes Toutes mes grandes richesses excellentes, Et beaux trésors, d'avarices délivres , C'est à savoir mes papiers et mes livres Et mes labeurs. Ô juge sacrilège, Qui t'a donné ni lois ni privilège D'aller toucher et faire tes massacres Au cabinet des saintes Muses sacres ? Bien est-il vrai que livres de défense3 On y trouva ; mais cela n'est offense A un poète, à qui on doit lâcher La bride longue et rien ne lui cacher, Soit d'art magique, nécromance ou caballe ; Et n'est doctrine écrite ni verbale, Qu'un vrai poète au chef ne dut avoir, Pour faire bien d'écrire son devoir. Savoir le mal est souvent profitable. Mais en user est toujours évitable. Et d'autre part, que me nuit de tout lire ? Le grand donneur m'a donné sens d'élire En ces livrets tout cela qui accorde Aux saints écrits de grâce et de concorde. Et de jeter tout cela qui diffère Du sacré sens, quand près on le confère ; Car l'Ecriture est la touche où l'on trouve Le plus haut or. Et qui veut faire épreuve D'or quel qu'il soit, il le convient toucher A cette pierte et bien près l'approcher De l'or exquis, qui tant se fait paraîtte, Que, bas ou haut, tout autre fait connaître. (...) Puis tôt après, royal chef couronné, Sachant plusieurs de vie trop meilleure Que je ne suis être brûlés à l'heure, Si durement, que mainte nation En est tombée en admitation1. J'abandonnai, sans avoir commis crime, Eingrate France, ingrate, ingratissime A son poète : et en la délaissant, Fort gtand regret ne vint mon cour blessant Tu mens, Marot ! grand regret tu sentis, Quand tu pensas à tes enfants petits. Enfin, passai les grand froides montagnes Et vins entrer aux lombardes campagnes, Puis en l'Itale , où Dieu qui me guidait Dressa mes pas au lieu où résidait De ton clair sang une princesse humaine, Ta belle-sceur et cousine getmaine, Fille du roi tant craint et renommé Père du peuple aux chroniques nommé. En son duché de Ferrare venu, |
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Clément Marot (1496 - 1544) |
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Portrait de Clément Marot | |||||||||
BiographieClément Marot naquit à Cahors en 1496. Son père, grand poète rhétoriqueur, avait été le protégé d'Anne de Bretagne , femme de Louis XII. Page dès 1515, il se mêle à la joyeuse confrérie des Clercs de la Basoche, compose en 1515 le poème allégorique le Temple de Cupido et devient valet de chambre et secrétaire de Marguerite, duchesse d'Alençon, sour du roi. Il rencontre chez elle des penseurs réfo ChronologieÉvénements historiquesOrientation bibliographique |
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